Pesticides : Le Sénat en mission en Ruffécois
[ Article Charente Libre du 05/04/12 ]
Pesticides : Le Sénat en mission en Ruffécois
La mission sénatoriale d’information sur les pesticides s’est rendue hier dans le Ruffécois. Dans le sillage de Nicole Bonnefoy, son rapporteur. Pour avancer.

«Le but, ce n’est pas de faire un rapport pour un rapport. C’est une mission qui vit. On est là pour réagir au plus juste, apporter des réponses aux attentes.» La Charentaise Nicole Bonnefoy, à l’origine de la création de cette mission sénatoriale d’information sur les pesticides et la santé, en est aussi le rapporteur. «Il est légitime et juste que le premier déplacement se fasse chez elle», reconnaît Sophie Primas, sa présidente UMP des Yvelines.
La délégation, composée également de ses deux vice-présidents, Joël Labbé (Écolos, Morbihan) et Henri Tandonnet (Union centriste et républicaine, Lot-et-Garonne), a rencontré hier des membres de l’association Phytovictimes et son président, Paul François, qui a gagné son procès contre le géant Monsanto. Elle a visité des exploitations agricoles à Bernac et Villefagnan. Elle s’est entretenue avec les membres du groupement bio de la Ferme de Chassagne.
Elle a terminé sa journée avec des élus et des techniciens du pays ruffécois à la Maison du braconnier à Saint-Groux. L’occasion d’échanger autour des expériences de réduction des pesticides menées par les collectivités locales. Une dizaine des 82 communes ont renoncé à leur emploi. Certaines, comme Ruffec citée en exemple, ont diminué leur utilisation de 95%. Une cinquantaine d’entre elles ont envoyé leurs agents en formation pour les sensibiliser à la question. Le mouvement est en marche.
L’urgence, c’est la santé
«Globalement dans le Ruffécois, on ne remarque plus de trottoirs jaunes, on ne repère plus de zones désherbées à outrance. Les communes ont toutes levé le pied», constate Jérôme Moreau, responsable environnement. Encourageant. Les écoles se sont mises au diapason en imaginant un programme complet autour des pesticides. Pourquoi y avoir recours? Quelles conséquences? Comment s’en passer?
Des pistes pour la mission qui a prévu une soixante d’auditions, des déplacements en Bretagne, dans le Lot-et-Garonne, dans la vallée de la chimie à Lyon avant de rendre son rapport en septembre ou octobre. «On demandera alors six mois supplémentaires pour travailler sur l’environnement et l’alimentation», anticipe Nicole Bonnefoy, décidée à aller jusqu’au bout. À savoir un projet de loi ou des amendements pour limiter l’usage des pesticides.
«On se donne les moyens de véritables investigations pour arriver à une législation adaptée. On collabore ensemble, toutes sensibilités politiques confondues», résume Joël Labbé. «La sagesse du Sénat permet de parler sans stigmatiser en demandant une évolution de la société», confirme Sophie Primas. Objectif final: limiter l’impact sur la santé. Une urgence. […] Article Charente Libre