Cognac : L’aérogare ressuscite grâce à la société Cats

9 mars 2013 | Actualités / Sénat

[ Article Sud Ouest du 09/03/13 ]

Cognac : L’aérogare ressuscite grâce à la société Cats

La PME a transformé les hangars des jets privés en station-service pour les avions.

Laurent Blattner a offert un vol au colonel Guillou et à la sénatrice Nicole Bonnefoy. Au fond, les hangars. Photo : A. Lacaud
Laurent Blattner a offert un vol au colonel Guillou et à la sénatrice Nicole Bonnefoy. Au fond, les hangars. Photo : A. Lacaud

L’aérogare de Cognac-Châteaubernard, situé dans le prolongement de la Base aérienne (BA) 709, a quelque chose d’improbable. Construit en 1977, il voyait passer environ 5 000 passagers par an au début des années 80. Le bâtiment, disposant d’une salle d’embarquement de 200 m2, de tapis roulants et même d’une zone douanière, est plongé dans un profond sommeil. Les avions affrétés par les maisons de négoce sont devenus bien rares.

Deux hangars, où Hennessy et Martell posaient leurs jets privés, prenaient la rouille, jusqu’à ce que la société Cats arrive avec des idées plein les soutes. Elle a investi 250 000 € pour les transformer en station-service pour aéronefs. Un bâtiment peut accueillir cinq à six avions en transit. L’autre abrite l’atelier, où trois appareils peuvent être traités à la fois. « Il y avait ici deux hangars de tôle qui ne servaient plus depuis vingt ans. On a refait l’isolation, le chauffage et installé des bureaux », a précisé Laurent Blattner, le président de Cats, lors de l’inauguration officielle, hier.

Une société rattachée

Le projet a été long à accoucher. Cats, une filiale de Cassidian (ex-EADS), s’est posée en 2006 à la BA 709, après avoir décroché le contrat de la fourniture et de l’entretien des appareils utilisés par l’école de pilotage de Cognac, ainsi qu’un volet de formation technique. La « PME 100 % charentaise », comme aime à la présenter Laurent Blattner, a joliment poussé. Elle s’est sacrément battue, avec son partenaire, Daher-Soccata, pour obtenir des contrats similaires pour les bases d’Avord (dans le Cher) et de Salon-de-Provence. Ce dernier inclut la fourniture de trois avions Cirrus, le modèle par lequel démarre la formation, pour l’école navale, à Brest. Ce contrat sera effectif en juin.

Cats emploie aujourd’hui 60 personnes à Cognac, 40 à Avord, 30 à Salon-de-Provence, et bientôt 20 en Bretagne, pour un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros. La société gère 150 avions, 110 appartenant à l’armée, 40 sous sa coupe.

Depuis décembre, Laurent Blattner préside également AvDef (pour Aviation défense), une autre filiale de Cassidian. Sa spécialité, c’est de mettre à disposition des avions transformés pour servir de « cibles » ou pour simuler des attaques lors de manœuvres d’entraînement de l’armée. Elle assure également du transport public de personnes depuis sa base de Nîmes. Avec ce point d’ancrage à Cognac, AvDef va pouvoir étendre son maillage.

« Une idée à la minute »

Car le credo de Laurent Blattner, c’est de « pérenniser » l’activité de ses sociétés en ne se reposant pas sur les seuls contrats étatiques, qui peuvent ne pas être reconduits. Pour renforcer l’emprise à Cognac, il a planché depuis longtemps pour investir l’ancien aérogare. Le site gérera la maintenance pour les avions de l’armée, mais sa situation en zone civile permet de lorgner une autre clientèle, les entreprises, les aéroclubs par exemple.

« Il a une idée à la minute », applaudit Christian Coates, ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Cognac, qui a épaulé Cats dans son projet, tout comme le Syndicat mixte des aéroports de Charente. Celui-ci a récupéré en janvier 2012 la gestion du site, auparavant propriété de la CCI, pour permettre au projet de décoller. C’est tout bonus : pour les transports de passagers, AvDef utiliserait plutôt l’aéroport de Brie-Champniers. « Cela montre bien que les plates-formes, ce n’est pas que du low-cost. On doit miser sur des sociétés comme Cats qui ont un savoir-faire, une technologie de pointe », souligne la présidente du syndicat mixte, Nicole Bonnefoy.

Brie-Champniers totalise tout de même 30 000 mouvements par an aujourd’hui, et Cognac le double, avec la forte activité de la base aérienne. Cats a chaleureusement remercié ces différents partenaires en offrant à leurs représentants un vol dans le ciel charentais. […] Article Sud Ouest

Dossier :

Dossier : Syndicat Mixte des Aéroports de Charente

En savoir + :

Site de la société Héli Union
Site de l’Aéroport Angoulême-Cognac
Site du Groupe SNC-Lavalin

Revue de presse :

L’aérogare ressuscite grâce à la société Cats
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