Échangeur de Mansle : Pont ou bretelle : Faut-il choisir ?
[ Article Charente Libre du 24/10/12 ]
Pont ou bretelle : Faut-il choisir ?
L’état, à court de finances, demande aux élus manslois de choisir entre deux chantiers en cours déjà inscrits dans un programme national. La sénatrice Nicole Bonnefoy refuse cette proposition.
«Il va falloir choisir.» C’est en substance le message que l’état a adressé il y a quelque temps aux élus manslois. Choisir entre deux équipements routiers en cours de réalisation, mais pour lesquels les financements sont semble-t-il un peu ric-rac. De ce fait, l’état, via son représentant direct, le préfet de région Yves Dassonville, a fait savoir aux élus locaux qu’ils devraient choisir entre l’un et l’autre des deux équipements.
De quels équipements s’agit-il? D’un côté du pont qui permettra de franchir la RN 10 quand on ira de Puyréaux à Maine-de-Boixe, et inversement (chantier 2 de l’infographie). Actuellement, la RD 116 débouche sur la RN 10 via un carrefour plan. Dans un souci de sécurité, ce carrefour sera supprimé – son accès est d’ailleurs déjà condamné – et le flux passera au-dessus de la 10 par un pont à venir. De part et d’autre de la nationale, les butées de terre sont réalisées, ne reste plus qu’à réaliser l’ouvrage.
Le second équipement, c’est une voie de substitution – la RD 40 – qui permettra aux usagers venant du sud de rejoindre au niveau de Mansle la RD 739, pour aller ensuite soit vers Saint-Angeau (RD 6), soit vers Saint-Claud (RD 739). Cette voie étant accessible au niveau du giratoire situé à l’entrée sud de Mansle (chantier 1 de l’infographie). Cet équipement aura l’immense avantage de supprimer une grosse partie du trafic venant du sud, obligé actuellement de rentrer dans le bourg de Mansle pour rejoindre ensuite la 739. Là aussi, les travaux sont bien engagés.
«Ces deux chantiers sont inscrits dans le PDMI 2009-2014 [programme de développement et de modernisation des itinéraires] explique Nicole Bonnefoy, sénatrice et conseillère générale de Mansle. Or voilà que l’état révèle une sous-estimation des crédits alloués à ces deux opérations. Partant de là, ils demandent aux élus locaux de définir une priorité entre les deux équipements.»
Les parlementaires chez le ministre
«Impensable, dit la sénatrice. Ces deux chantiers sont inscrits dans le PDMI. De ce fait, les élus n’ont pas à choisir entre l’un ou l’autre. Les deux chantiers doivent être réalisés. Vous imaginez l’un terminé et l’autre en friche durant des années à attendre que l’état y consacre à nouveau des crédits?»
Nicole Bonnefoy et Michel Boutant, avec le député Jérôme Lambert, sont allés le 9 octobre dernier rencontrer Frédéric Cuvillier, le ministre délégué aux transports pour parler globalement des transports en Charente, routes et chemin de fer. «Je lui ai fait un dossier sur les chantiers manslois», dit la sénatrice qui propose pour boucler le financement des deux opérations que soit opéré un «glissement» de crédits sur des opérations inscrites au PDMI mais non réalisées à ce jour, comme c’est le cas pour un chantier situé à Croutelle au sud de Poitiers.
Nicole Bonnefoy a adressé le 17 septembre un courrier en ce sens au préfet de région, doublant son propos en adressant le 22 octobre un courrier similaire au ministre des Transports. «Frédéric Cuvillier nous a assurés qu’il serait attentif à ce dossier», commente Nicole Bonnefoy. Inutile de préciser que les parlementaires charentais le seront aussi.
Une bretelle ça va, deux bretelles…
Les deux bretelles que devait réaliser Lisea-Cosea – le constructeur de la ligne à grande vitesse (LGV) – à l’échangeur sud de Mansle ne sont plus tout à fait d’actualité. L’opérateur, qui avait accepté de financer cet équipement en échange du passage de ses camions dans Mansle par l’avenue Paul-Mairat pour approvisionner sa base travaux de Villognon, n’est plus dans cette stratégie. La longue attente des élus manslois l’a incité à revoir son approvisionnement en matériaux: du nord intialement (des Deux-Sèvres), ils viendront finalement de carrières situées au sud, Lisea-Cosea ne se sentant donc plus obligé de financer ces bretelles. Les parlementaires charentais font actuellement le forcing pour inverser la vapeur: aux dernières nouvelles, Lisea-Cosea pourrait accepter de financer l’une des deux bretelles. Mais rien n’est évidemment encore signé. L’autre bretelle pourrait être inscrite au prochain PDMI si l’Etat en accepte l’invitation pressante des élus charentais.