Frelons asiatiques : déjà 936 nids détruits en Charente
14/09/18 | Article Sud Ouest
Frelons asiatiques : déjà 936 nids détruits en Charente
Depuis son installation en juin, la cellule du Conseil général est assaillie de demandes des particuliers
Au Conseil général, la cellule chargée de piloter le dispositif départemental de lutte contre le frelon asiatique ne voit pas le jour. Depuis fin juin, date de sa création, et jusqu’à hier, le Conseil général a totalisé 936 interventions chez les particuliers ! La cellule reçoit actuellement en moyenne 40 appels par jour, pour 25 interventions quotidiennes (1) et un temps de réaction de moins de vingt-quatre heures.
Pour que le dispositif donne sa pleine mesure, le Conseil général a recruté du personnel supplémentaire : la cellule est active tous les jours, week-end compris, au 05 16 09 50 21.
Le particulier n’a rien à payer si le nid est situé à moins de 12 mètres du sol. Au-delà, chaque cas est étudié. En fonction de la difficulté d’accès et du coût de la destruction, il peut être demandé une participation aux frais. À noter que le dispositif du Conseil général s’adresse aux particuliers et propriétaires privés. La destruction des nids sur les espaces publics est confiée au Service départe- mental d’incendie et de secours (Sdis).
« On sait que l’on n’éradiquera pas l’espèce, mais ce dispositif nous permet de limiter la prolifération de cet insecte prédateur de nos abeilles », souligne le directeur général des services du Conseil général, Bernard Rigaud.
Des interventions en milieu urbain
En regardant la carte, on s’aperçoit que, globalement, les communes urbaines ont bénéficié du plus grand nombre d’interventions. Non pas que le frelon asiatique aime particulièrement y faire son nid. Mais parce que ces impressionnants nids sont davantage visibles, à proximité immédiate des habitations. Ainsi, Angoulême décroche le pompon avec 52 interventions. Les communes de l’agglomération ne sont pas plus épargnées : 24 destructions de nids à La Couronne, 21 à Ruelle, 18 à Saint-Yrieix, 16 à Gond-Pontouvre et 14 à Soyaux. Les désinsectiseurs ont œuvré à 20 reprises à Cognac. On compte 17 interventions à Châteauneuf, 16 à Roullet-Saint-Estèphe et 15 à Barbezieux…
« Pour le reste, on a pu constater que le frelon asiatique avait tendance à nicher en zone humide et en bordure de rivière », signale John Bergeron, chef au service agriculture du Conseil général.
La facture réglée par les collectivités
Le Conseil général a demandé aux 404 communes charentaises de payer la moitié de la note. Le Département prend en charge l’autre moitié. À ce jour, 202 communes ont délibéré. Seules deux ont refusé de partager les frais : Bréville et Le Tâtre. Angoulême, avec ses 52 nids détruits, n’a pas encore délibéré… Mais elle pourrait le faire lors du prochain Conseil municipal, début octobre.
Pour cette opération, qui doit s’achever à la fin du mois de novembre, le Conseil général a provisionné 150 000 euros. Le coût moyen d’intervention tourne autour de 100 euros. Des conventions ont été signées avec dix entreprises de désinsectisation. « Le travail a été réparti en fonction de la proximité géographique avec le chantier et de la taille des entreprises. »
Et l’on ne peut pas dire, à l’entame de l’automne, que l’activité va retomber. Au contraire. « Les arbres vont perdre leurs feuilles et on va découvrir de nouveaux nids. Des nids situés toujours plus haut. »
Le Conseil général ne s’interdit pas, si besoin, d’allonger le budget anti-frelons. Et de reconduire l’opération en 2013 ? « En fonction du succès et de l’utilité de ce dispositif de lutte, il y a de fortes chances pour que les élus veuillent le renouveler », soutient Bernard Rigaud. […] Article Sud Ouest
(1) Certaines commandes peuvent être annulées (signalement de frelons européens ou d’abeilles, nids abandonnés, vides et sans danger, ou trop éloignés des habitations).