LGV : Premiers coups de pelleteuse et déjà quelques surprises sur le trajet
06/10/09 | Article Charente Libre
LGV : Premiers coups de pelleteuse et déjà quelques surprises sur le trajet
Un échangeur qui passe de Xambes à Juillé, la base travaux de Villognon remise en cause, pas de tunnel à Linars : les fouilles archéologiques présentées aux élus hier à Xambes ont été reléguées au second plan.
Non, les archéologues n’ont pas trouvé le veau d’or que de nombreux anciens du côté de Xambes et Vervant ont longtemps cherché. « Y’en a beaucoup qui ont gratté », sourit Jean-Louis Stasiak, le maire de Xambes. Hier après-midi, il était dans des champs de sa commune en compagnie de nombreux élus charentais pour constater les premiers effets concrets de l’arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) prévue pour 2016. Réseau ferré de France (RFF) voulait marquer le coup et avait même emmené l’imposante délégation en bus pour observer les premiers coups de pelle.
Mais en marge des fouilles archéologiques préventives, de nombreuses nouveautés ont été annoncées et non des moindre. Le point sur des aménagements inattendus.
Villognon : la base travaux remise en cause
Cela paraissait certain depuis plus de deux ans. Mais la semaine dernière, l’annonce a été faite aux élus : la base travaux de Villognon qui devait employer jusqu’à 500 personnes sur l’immense chantier de la LGV n’est pas sûre de voir le jour. Et toutes les retombées économiques pourraient même filer à la vitesse du train ailleurs qu’en Charente. Parce que désormais quatre sites ont le profil pour recevoir ces bases, selon RFF. Outre Villognon, les communes choisies pourraient être Clérac (Charente-Maritime), Coulombiers (Vienne) et Nouâtre (Indre-et-Loire). Or, « il faudrait dans l’idéal une base tous les 100 kilomètres sur les 320 du trajet », explique Pierre-Denis Coux, directeur du projet de la LGV Sud-Europe-Atlantique (SEA) chez RFF. Il en faudrait donc deux voire trois sur le trajet du chantier. « C’est le concessionnaire qui choisira », précise RFF. Le contrat avec le concessionnaire choisi sera signé en « juin ou juillet 2010 ».
L’échangeur de Xambes déplacé à Juillé
« C’est une bonne nouvelle, apprise la semaine dernière.» Alors que les maires concernés par le tracé de la LGV écoutaient sur les terres de sa commune les explications des archéologues sur ces tranchées creusées puis rebouchées après diagnostic, Jean-Louis Stasiak annonçait que RFF avait revu son projet. L’échangeur prévu à Xambes va se déplacer 10 kilomètres au nord, sur la commune de Juillé. « Cela doit permettre une économie d’une vingtaine de millions d’euros », explique Pierre- Denis Coux qui met en avant des aménagements moindres et un impact plus faible sur l’environnement. Un revirement de dernière minute tout de même surprenant alors que l’enquête publique est bouclée depuis 2006. « Ce sera au concessionnaire de faire son choix, mais c’est une proposition forte que nous leur faisons », précise RFF. Avec 20 millions d’euros de moins à débourser, l’argument risque d’être convaincant.
Un kilomètre par jour de fouilles archéologiques
Ces premières tranchées visitées hier sont avant tout le symbole de l’arrivée de la LGV quelques semaines après le début du piquetage qui matérialise le tracé. En Charente, ces tranchées ont commencé de voir le jour le 28 septembre dernier. Mais que les riverains ne s’attendent pas à des trouées définitives. Sitôt la terre et ses «trésors» contrôlés, la pelleteuse rebouche ce qu’elle a déterré. Même en cas de découverte. Car un rapport est fait, envoyé au ministère de la Culture qui décide ensuite s’il faut stopper le chantier pour des fouilles plus approfondies. « On. ne peut pas tout fouiller, ce n’est pas économiquement jouable », explique un architecte. Mais le terrain est balayé « en quinconce », à raison d’un kilomètre par jour environ. Et une fois que le concessionnaire a été choisi, c’est à lui de prendre le relais de ces fouilles qui doivent se poursuivre jusqu’en 2011 avant d’entamer véritablement le chantier. D’ici là, et à moins de trouver un veau d’or, la LGV se verra avec les piquets du tracé, parfois juste au bord des maisons appelées à disparaître.