Nicole Bonnefoy fait « sa politique »

8 octobre 2009 | Non classé

Article de l’Avenir du 8-14/10/09 ♦

Un an après son élection au Sénat, la Charentaise Nicole Bonnefoy demeure fidèle à «sa politique de terrain».

Une politique qui lui a valu deux victoires en 2008 : celle du canton de Mansie et l’autre, aussi inattendue qui l’a propulsée à Paris, au Sénat, faisant partie des soixante-deux femmes sur 343 représentants de sexe masculin.

Nicole Bonnefoy, sénateur de la Charente

Les électeurs ont choisi quelqu’un qui incarnait une façon dée faire de la politique autrement. Simplement, Nicole Bonnefoy explique ses succès électoraux inattendus qui lui ont valu, il y a un an, deux mandats de conseillère générale et sénateur !

C’est une femme atypique, pas une Charentaise mais une Aveyronnaise, fille d’ouvrier, pas une enfant du pays «qui aurait pu avoir les racines» qu’elle s’est si souvent entendue dire. Nicole Bonnefoy est arrivée presque par hasard en Charente,en 1988. Une arrivée discrète à Juillé, puis une première étape, une première marche gravie en politique avec son élection au Conseil régiolal «sous Raffarin» en 1998. En 2004, avec Ségolène Royal, elle devient vice-présidente de l’assemblée régionale. Son travail sur le terrain, sa connaissance des dossiers, sa conviction travaillent pour elle. Elle n’a pas de plan de carrière et se présente simplement, en 2008, contre Michel Harmand, sur son canton de Mansle. Une victoire par 54 voix, Nicole se retrouve en première ligne… Un enchaînement d’événements qui la conduisent aux sénatoriales. «Cette victoire cantonale a été un tremplin pour les sénatoriales, reconnaît la sénateur. Une belle victoire surprenantles élus et elle même. «Un an avant, j’avais dit en boutade que je remporterais les cantonalcs, puis les sénatoriales. Les choses se sont passées comme ça mais ce n’est pas un hasard», précise cette acharnée du travail.
Après avoir déboulonné le maire de Mansle, Michel Harmand, dans un canton détenu historiquement par la droite, Nicole voit les portes du Sénat s’entrouvrir. Mais il faut encore convaincre les adhérents du Parti socialiste. Elle remporte une première victoire contre Jeanine Guinandie (64 % des suffrages) ; la conseillère générale sera la candidate du Parti socialiste en Charente. Plus rien ne l’arrêtera, elle parvient à battre Henri de Richemont, le sénateur sortant de droite sur son terrain. «J’étais sur le même terrain que lui, le Nord-Charente» précise celle qui sera finalement élue le 21 septembre 2008, en même temps que son collègue du Parti socialiste Michel Boutant.

«Un labourage de terrain durable»

Une victoire qu’elle explique simplement par sa façon de faire de la politique. «J’ai une approche différente du mandat politique et de ce mandat» confesse cette autodidacte de la politique, qui ne cache pas qu’elle avait jusqu’alors une opinion «poussiéreuse», une image «vieillote » du sénateur. «Pour moi, c’était quelqu’un de loin !». Nicole Bonnefoy a toujours fait sa politique guidée par ses expériences personnelles, «c’est mon expérience qui m’a sensibilisée à lavie politique». Une expérience du terrain qu’elle applique à la lettre chaque jour ou presque, établissant un calendrier draconien séparant sa semaine en deux, deux jours à Paris, le restant en Charente, sur le terrain, à la rencontre des hommes du territoire. «J’ai mis en place une méthode – pas dans la communication – mais dans l’action… un labourage de terrain durable».
Les lundis matins, en permanence de conseillère générale, les lundis et jeudis après-midis à sa permanence mansloise, les mardis et mercredis à Paris au Sénat, le jeudi matin à la rencontre des 404 maires de Charente. «J’en ai déjà rencontrés 88». «Ce sont des échanges riches qui permettent de connaître les territoires et de prendre le poul de la Charente et de ses problématiques.»
Autant d’échanges qui nourissent son action politique qu’elle fera remonter, le cas échéant, là-haut, au Sénat. «Avec ma commission, on a rencontré dernièrement le président de la fédération bancaire française qu’on a auditionné dans le cadre de la situation financière difficile des banques et des problèmes rencontrés par les entreprises. Il nous assurait que les banques avaient joué leur rôle et soutenaient les entreprises. Je suis intervenue pour dénoncer ça et j’ai cité l’exemple de l’entreprise mansloise 5MC qui attend toujours un prêt de trésorerie. Il a promis d’intervenir pour régler le problème, ça fait dix jours !».
Une action politique qu’elle nourrit encore le week-end, en rendant systématiquement dans les manifestations locales, concours de pétanque, inauguration, à Vouharte, à Barro, s’infligeant un rythme effréné qu’elle affectionne maigre tout. «Une femme s’organise» explique simplement cette mère de famille. «Je vais au Sénat pour bosser et défendre la Charente» concluera-t-elle. Un département qu’elle promeut dès qu’elle promeut dès qu’elle peut et bientôt, son site qui sera en ligne en sera une nouvelle preuve. «Il y a des choses personnelles, politiques, en lien avec le territoire».
D’un clic, on peut découvrir toute une galerie de photos choisies sur les communes du canton de Mansle ou encore découvrir les photos de Barrobjectif avec des liens pour aller plus loin. Femme de dialogue, son site mis en ligne courant octobre, sera interactif et donnera la possibilité à tout internaute de s’exprimer et de réagir sur les sujets qu’il souhaite.

Laurence GAUCHON