Communiqué de presse suite au sondage paru dans le journal Le Parisien
[ Communiqué de presse de Nicole Bonnefoy du 07/03/2011 ]
Je tiens à réagir suite à la publication ce week-end, dans le journal Le Parisien, d’un sondage de l’institut Harris Interactive, plaçant Marine Le Pen en tête du premier tour des élections présidentielles. Au-delà du fait que ce sondage reflète l’échec de la politique de Nicolas Sarkozy dans sa course à l’électorat frontiste, il pose plus précisément un certain nombre d’interrogation.
En effet, les chiffres annoncés et la méthodologie utilisée pour ce sondage sont plus que contestables. Ainsi, l’institut a effectué ce sondage en ligne, à partir d’« un échantillon d’échantillon », sans en préciser ni la méthode de sélection ni la sociologie de sa composition. Il ne signale ni ajustement ni de marge d’erreur et nous ne connaissons pas les redressements auxquels ont donné lieu les chiffres relatifs à la candidate du Front National et autres personnes « mesurées ». De plus, tous les candidats potentiels aux élections présidentielles n’y étaient pas représentés. En somme, ce sondage apparaît totalement pipé !
Nous pouvons donc, légitimement, nous demander si son intérêt n’est pas seulement de faire vendre en faisant polémique. Le fait que l’institut souhaite en publier un nouveau, dès aujourd’hui, démontre bien qu’il était biaisé.
De ce fait, l’intérêt de la proposition de loi visant à encadrer les sondages, votée à l’unanimité au Sénat le 14 février et dont je suis cosignataire, n’en est que renforcée. La politique est quelque chose de sérieux. Il est donc grand temps que la législation évolue afin que les sondages ne puissent plus polluer les débats politiques. Nous devons nous diriger vers plus de transparence et plus de rigueur méthodologique dans ce domaine.
À près d’un an des élections présidentielles, ce sondage fait office d’avertissement en illustrant bien les dérives qui peuvent découler du non-encadrement de cette pratique et de ses impacts néfastes sur la vie politique. J’espère donc que la proposition de loi adoptée au Sénat sera, le plus rapidement possible, inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.