Réponse de Mme le recteur à Nicole Bonnefoy au sujet de la carte scolaire
[ Réponse de Mme le recteur du 11/03/11 ]
Mme le recteur répond à Nicole Bonnefoy suite à son courrier du 04/02/11 qui l’interrogeait sur la répartition très inégale entre les départements, opérée par le rectorat de Poitiers, de la part variable dévolue pour l’aide, les options ou encore le soutien scolaire, dans les établissements du primaire et du secondaire.
Poitiers, le 11 mars 2011 Madame le sénateur, J’ai bien reçu votre correspondance du 4 février par laquelle vous attirez mon attention sur la répartition des moyens d’enseignement entre les départements. J’en ai pris connaissance avec soin. Comme vous le savez, l’Education Nationale ne peut pas ne pas contribuer à l’effort national de réduction de la dette, et dans ce cadre la loi de finances 2011 a prévu des réductions d’emplois qui nécessairement sont déclinées dans les académies. L’académie de Poitiers, bénéficiant d’une démographie scolaire dynamique, a été moins touchée que d’autres : retrait de 77 emplois, sur 3367 au niveau national pour le primaire ; retrait de 70 emplois sur 4800 au niveau national pour le secondaire. Je considère que les moyens mis à ma disposition me permettent de préparer une rentrée offrant des conditions d’enseignement tout à fait acceptables. Dans le primaire, les Inspecteurs d’académie seront en mesure d’adapter l’offre scolaire à la réalité des mouvements de population et de maintenir suffisamment de postes « hors classes » pour accompagner de la façon la plus efficace possible les élèves en difficultés. Les dégradations apparentes signalées ici ou là sont plutôt la remise aux normes de taux d’encadrement exceptionnellement favorables résultant de moyens mis en place pour des effectifs supérieurs à la réalité constatée à la rentrée dernière : il s’agit donc d’utiliser au mieux les moyens que la nation met à disposition de l’éducation nationale. Comme vous le savez, la phase concrète de la préparation de rentrée dans le primaire débutera fin mars et les IA DSDEN seront particulièrement attentifs aux situations que leur signaleront les élus locaux. Pour ce qui est du secondaire, les moyens retirés des établissements, notamment les lycées peuvent apparaître relativement importants. En fait, je cherche à surmonter deux problèmes majeurs : limiter au maximum le gaspillage de moyens que constitue la persistance de places vacantes (environ 3 000 dont prés de 500 en CPGE) dans les lycées de l’académie : concrètement, il s’agit de dimensionner l’offre de formation aux effectifs réellement attendus ; ensuite, les réformes en cours -indispensables- font que la qualification des enseignants ne repond pas toujours aux besoins, ce qui provoque parfois des sous-emplois et nécessite des reconversions pour lesquelles je dois mobiliser des moyens. En tout état de cause, la ligne que je me suis fixée est sous tendue par deux principes sur lesquels je donne toute garantie : d’une part, les capacités d’accueil dans les lycées et les collèges permettent d’accueillir tous les élèves attendus ; d’autre part, les moyens alloués aux établissements leur permettent d’assurer les horaires obligatoires auxquels les élèves ont droit. Je voudrais appeler votre attention sur le fait que la très grande dispersion établissements dans l’académie, qui fait que leur taille est inférieure sensiblement aux moyennes nationales, a des conséquences paradoxales : je dois proportionnellement mobiliser plus de moyens sur ces petits établissements, du fait des effets de seuil, au détriment des plus gros, sans pour autant que le bénéfice pédagogique et la qualité des conditions de travail de ces petits établissements ne soient à la hauteur. Enfin, pour le primaire, la Charente continue à avoir un taux d’encadrement supérieur à celui des autres départements de l’académie, essentiellement du fait des caractéristiques sociales et territoriales, mais j’ai décidé de poursuivre la réduction de l’écart car les données objectives et l’équité ne justifiaient pas le maintien d’une différence de taux d’encadrements aussi importante. À la rentrée 2011, les P/E (nombre de postes d’enseignants pour 100 élèves attendus) seront les suivants : Charente : 5,35 ; Charente Maritime : 5,25 ; Deux Sèvres : 5,29 ; Vienne : 5,23. J’espère que les éléments ci-dessus vous permettront d’avoir une approche plus sereine de la prochaine rentrée. Naturellement je ne sous-estime pas les inquiétudes exprimées et serai attentive à vos remarques. Je vous prie d’agréer, Madame le sénateur, l’expression de mes salutations distinguées. Martine DAOUST |
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