La chasse aux frelons asiatiques est repartie en Charente

[ Article Charente Libre du 07/05/13 ]

La chasse aux frelons asiatiques est repartie en Charente

Michel Boutant a lancé hier la nouvelle campagne contre le frelon asiatique. La destruction est prise en charge par la collectivité. Et les particuliers invités à piéger. En 2012, 1 500 nids ont été détruits.

Un nid de frelons récupéré en fin de campagne 2012. C'est le quotidien des désinsectiseurs. Quand ils grouillent de milliers d'occupants. Un nid de frelons récupéré en fin de campagne 2012. C'est le quotidien des désinsectiseurs. Quand ils grouillent de milliers d'occupants. Photo : R. Joubert
Un nid de frelons récupéré en fin de campagne 2012. C'est le quotidien des désinsectiseurs. Quand ils grouillent de milliers d'occupants. Un nid de frelons récupéré en fin de campagne 2012. C'est le quotidien des désinsectiseurs. Quand ils grouillent de milliers d'occupants. Photo : R. Joubert

Une tuerie! 1 500 nids pulvérisés. des centaines de milliers de frelons exterminés. En 2012, les désinsectiseurs ont si peu chômé que le conseil général, à l’origine d’une grande part de leur activité, a décidé de renouveler l’opération pour la campagne 2013.

Michel Boutant, le président du Département, a lancé les opérations hier matin, à la mairie de Montbron. Dès le 1er juin, les particuliers qui signaleront un nid de frelons découvert chez eux n’auront pas à payer pour sa destruction. C’est la collectivité qui s’en charge et qui règle directement aux professionnels les 90 ou 110 euros pour leur intervention. En 2012, 358 communes, sur les 404 que compte la Charente, avaient passé une convention avec le Département pour partager les frais avec le conseil général; 160 000 euros – 75 000 pour les communes, 85 000 pour le Département – avaient été budgétés.

Cette année, c’est 150 000 euros. Et même si cette fois, pour inciter les élus à mettre la main au portefeuille, seuls les habitants des communes ayant signé la convention seront dispensés du paiement, « c’est simplement une adaptation des moyens à la réalité », justifie Michel Boutant. L’an dernier, sur 2 000 signalements, 500 destructions n’ont pas été effectuées. « Parce que les propriétaires s’étaient débrouillés eux-mêmes, parce que d’autres avaient signalé des nids de frelons européens. Et d’autres, près de 200, signalés en octobre, étaient vides. » Les fondatrices, reines du nid étaient déjà parties chercher un endroit plus propice pour passer l’hiver.

Un piège avec une bouteille plastique

Dès le 1er juin, les douze désinsectiseurs agréés par la préfecture entreront en piste, armés de perméthrine, leur insecticide en poudre. « Mais dès maintenant, il est important d’inciter les particuliers au piégeage », insiste Michel Boutant. C’est l’époque où les fondatrices sortent encore, avant la création du nid. Les techniciens l’affirment: un piège avec une bouteille plastique et un système anti-retour – le goulot découpé est retourné dans la bouteille – et une solution sucrée à base de bière dans le fond, c’est efficace. C’est même sélectif. À condition d’y prévoir des trous de 5 millimètres pour permettre aux autres insectes de s’échapper.

Le but de la manoeuvre, c’est de ne piéger que les fondatrices asiatiques. Une reine piégée, c’est un nid de moins. L’objectif principal, au-delà d’éviter les piqûres aux populations qui s’approcheraient trop près des nids, c’est de « protéger les abeilles, essentielles à la vie, à la pollinisation », explique Sylvaine Klakocer, chargée de l’environnement et de l’agriculture au conseil général. Les abeilles, les frelons en raffolent. C’est 80 % de leur nourriture.

Jean-Marie Borgeaud, à Champgane-Vigny, est l’un des douze désinsectiseurs agréés. Il est aussi apiculteur amateur. « Un réflexe des apiculteurs, c’est de lever les yeux. On regarde s’il y a un nid à proximité des ruches. » S’il y a, à proximité des ruches, de l’eau parce qu’il en faut pour confectionner le papier mâché à base de déchets de bois qui constitue la structure du nid, et des peupliers pour la tranquillité en hauteur, il y a souvent aussi un nid…

L’opération reconduite par le conseil général ne pourra être évaluée qu’en cours ou à la fin de la saison, quand les nids auront pu être recensés. « C’est à cette époque que nous pourrons évaluer l’efficacité de nos interventions », reconnaît Jean-Marie Borgeot.

Cependant, Michel Boutant le concède. « Le combat de l’éradication totale est perdu d’avance. Il s’agit désormais de maîtriser leur nombre. Quand on piège la fondatrice, on aide les abeilles. Pour le reste… Quand on en parlait au parlement, ça faisait rire nos collègues du nord de la Loire. Ils vont malheureusement arrêter de rire quand ils vont voir que l’insecte remonte, qu’il s’adapte même au froid de l’Allemagne. » […] Article Charente Libre

La ligne directe pour signaler les nids de frelons :

Les interventions se déroulent en général entre 24 et 48 heures après l’appel : 05 16 09 50 21. Une boîte mail dédiée: frelon@cg16.fr

En savoir + :

Dossier : Lutte contre le frelon asiatique

Revue de presse :

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Nicole Bonnefoy contre les frelons asiatiques