Auxiliaires de vie : Les premiers de tranchée ne peuvent pas être les derniers de cordée

28 avril 2020 | Toutes les actualités
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28/04/20 | Tribune libre de Nicole Bonnefoy

Auxiliaires de vie : Les premiers de tranchée ne peuvent pas être les derniers de cordée

Ils et elles prennent soin de nos parents, de nos grands-parents lorsque leur autonomie faiblit, tantôt le temps qu’ils se remettent d’une hospitalisation, tantôt en les accompagnant dans la plus grande dignité et en profonde humanité jusqu’à leur dernier souffle.

Les auxiliaires de vie représentent un maillon structurant et fondamental de la chaîne de prise en charge des malades et des personnes âgées à domicile. Plus encore, dans les départements ruraux, l’auxiliaire de vie est bien plus qu’une aide : c’est une présence quotidienne bienveillante qui apporte joie et convivialité. Au fil des années, elles deviennent souvent des membres à part entière des familles.
Leurs conditions de travail sont en temps ordinaire très difficiles avec du temps partiel subi, des horaires à coupures les obligeant à intervenir semaine et week-end, en les privant ainsi de moments précieux où leurs familles sont rassemblées. Elles apportent à nos aînés ces gestes techniques et de tendresse que les familles ne peuvent plus rendre car souvent trop éloignées ou trop occupées.
Dans cette crise sanitaire sans précédent, ces personnels ont été considérés comme les derniers de cordée du parcours de soin. Et pourtant, ils ont continué à assurer leur service malgré un niveau de protection les exposant à des risques, d’abord personnels puis pour leurs proches.Cette situation nous oblige à un devoir de reconnaissance.

Qu’en est-il pour autant de leur reconnaissance par l’État ?

Dans la dernière loi de finances rectificative débattue ce vendredi, le gouvernement a manifesté une fin de non-recevoir à l’amendement du groupe Socialistes et Apparentés présenté par le député Jean-Louis BRICOUT. Cet amendement proposait qu’une prime de 1000 euros par auxiliaire de vie soit versée directement à toutes les structures qui les emploient : privées et publiques (ADMR, CCAS, SIVOM, Communautés de Communes, …), ainsi qu’aux particuliers employeurs. L’argumentation du gouvernement renvoyant à la bonne volonté des employeurs de proposer à ces personnels la « prime Macron » ou à la prime « Fonction publique » n’est pas acceptable. C’est mal connaître la réalité du terrain : trop de ces structures n’en ont pas les moyens budgétaires et c’est particulièrement le cas des structures associatives comme l’ADMR.

A ces femmes et ces hommes, qui prennent soin quotidiennement de nos aînés et de nos proches dans la difficulté physique, nous devons une juste reconnaissance. Une reconnaissance digne. Une reconnaissance humaine, à la hauteur de l’engagement de celles et ceux qui sont en première ligne, et trop souvent oubliés.

Au-delà d’une nécessaire revalorisation de leur salaire avec un minimum mensuel garanti, je demande à l’État, compte-tenu de la crise sanitaire, le versement de cette prime exceptionnelle de reconnaissance de 1 000 euros, à chaque auxiliaire de vie, via les structures employeurs.

Bien sûr d’autres corps de métiers méritent ma reconnaissance et je resterai vigilante sur la pertinence des dispositifs de réparation engagés par le gouvernement. Pour autant, le cas des auxiliaires de vie est particulièrement singulier et injuste. Il mérite un soutien sans faille.

Dossier :


Question écrite : Prime pour les personnes dédiées au service d’aide à domicile
Tribune libre : Loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire du 11 mai 2020
Communiqué : Déconfinement dans l’aérien : Des règles sanitaires à clarifier pour restaurer la confiance
Note d’information : Les principaux apports du Sénat pour financer le plan d’urgence
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Courrier : Nicole Bonnefoy questionne Mme la Directrice académique sur les différentes modalités mises en œuvre dans les établissements scolaires suite au déconfinement
Courrier : Nicole Bonnefoy écrit aux élus concernant le transport des élèves
Question écrite : Modalités de sortie du confinement pour les élèves internes au sein des établissements scolaires
Question écrite : Financements et subventions aux collectivités territoriales dans le contexte de crise sanitaire due au Covid-19
Question écrite : Transport des élèves
Question écrite : Conditions d’attribution du fonds de solidarité pour les kinésithérapeutes
Courrier : Demande d’obtenir de l’ARS qu’elle achète 180 000 tests de dépistage du covid-19 afin de faciliter la sortie de confinement des Charentais
Question écrite : Adaptation législative pour assurer les pertes d’exploitation et de stock des entreprises face au Covid-19
Question écrite : Situation des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes charentais face à la pandémie
Courrier : Nicole Bonnefoy demande l’état de catastrophe sanitaire
Tribune libre : Deux projets de loi pour faire face à la crise sanitaire

En savoir + :

Dossier législatif : Deuxième projet de loi de finances rectificative pour 2020
Les mesures de soutien aux entreprises de l’Etat
Les mesures d’urgence de la Région Nouvelle Aquitaine

Revue de presse :

Retour à l’école : comment faire pour le transport scolaire ?
Coronavirus : la sénatrice charentaise pose la question du transport scolaire
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Et le transport des élèves, on en parle quand ?
« Il faut décréter l’état de catastrophe sanitaire », exige la sénatrice Bonnefoy