Projet de loi de finances pour 2021 : Les Socialistes s’opposent à un budget sans valeur ajoutée environnementale et qui conduira à l’explosion des inégalités

8 décembre 2020 | Actualités / Sénat

Tribune libre de Nicole Bonnefoy

Projet de loi de finances pour 2021 : Les Socialistes s’opposent à un budget sans valeur ajoutée environnementale et qui conduira à l’explosion des inégalités

Ce mardi 8 décembre, le Sénat votait après trois semaines de débats sur l’ensemble du projet de loi de finances pour 2021. Le groupe Socialiste s’est opposé à ce budget, en cohérence avec les propositions qu’il a portées durant les débats. La droite sénatoriale et le gouvernement ont en effet refusé toute évolution significative du texte en faveur des plus précaires.

La politique budgétaire et économique conduite par le gouvernement, validée de facto par la majorité sénatoriale, ne pourra conduire qu’à l’explosion d’inégalités déjà fortement en hausse sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Seuls les plus fortunés et les grandes entreprises sortiront renforcés par l’adoption de ce texte.

Dans le cadre de notre budget alternatif, rendu public en début de débat budgétaire, nous avions proposé de nombreux dispositifs visant à renforcer la justice fiscale et à dégager des moyens supplémentaires pour soutenir les plus fragiles de nos concitoyens face à cette triple crise sanitaire, économique et sociale. Presqu’aucune de ces propositions n’a trouvé grâce aux yeux de droites, aux réflexes idéologiques et ne voulant pas entendre les souffrances du pays.

L’examen du « fameux » plan de relance proposé par le gouvernement a illustré les faiblesses d’une stratégie gouvernementale qui reste très libérale et qui tient plus du plan de communication que d’une véritable politique publique opérationnelle. Notre groupe a malgré tout réussi à convaincre la majorité sénatoriale de la nécessité de réorienter les aides à la transition écologique des entreprises vers les TPE et les PME, à hauteur d’un milliard d’euros via l’amendement de notre chef de file Rémi Féraud. Ces petites et moyennes entreprises ont en effet davantage besoin d’aides publiques que les grands groupes et le ciblage des aides permettra de les rendre opérationnelles dès 2021, contrairement aux dispositifs prévus par le gouvernement. Même réduit dans son montant, le vote de notre amendement en faveur des outremers, porté par Victorin Lurel, est également une source de satisfaction.

Si quelques-unes de ses propositions ont été adoptées, en particulier en matière de soutien au logement social ou au secteur culturel, le groupe Socialiste constate néanmoins qu’il n’est pas possible de soutenir ce projet de budget pour 2021 car le compte n’y est pas.

Comme l’a souligné le chef de file socialiste sur le texte Rémi Féraud dans son explication de vote : « Manque de soutien aux victimes de la crise, abandon de la jeunesse face à la précarité, absence de volontarisme en matière de transition écologique, fragilisation financière des collectivités territoriales, refus d’accroître la contribution fiscale des plus riches comme des grandes entreprises, et de ce fait creusement des déficits : voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous reconnaître dans ce projet de loi de finances, ni avant sa modification par le Sénat ni après ».