Limousine belle et bonne

[ Article Charente Libre du 16/04/12 ]

Limousine belle et bonne

Le Festival limousin de Chabanais sacre les meilleurs animaux à l’image de Dulette. Il montre aussi la qualité du travail des éleveurs locaux.

Bon sang ne saurait mentir. Ulette sa mère avait déjà remporté le concours du Festival limousin il y a une dizaine d’années. Dulette Z s’est imposée à son tour samedi sur les planches chabanoises. Championne toutes catégories, la miss de trois ans et demi n’a fait qu’une bouchée des autres concurrents; 122 au total. Même Calypso, le meilleur mâle, copropriété de deux éleveurs locaux (Avril de Fraguier et Sardin), a dû s’incliner face à la star de 1 120 kilos. De quoi donner le sourire à son propriétaire, Emmanuel Zerger, un agriculteur de Dinsac en Haute-Vienne. «La source est bonne. C’est le résultat du cumul génétique de plusieurs bons taureaux. Le but est qu’elle se reproduise et que l’on vende des animaux de reproduction. On gardera sa fille», confie l’éleveur, à la tête d’un cheptel de 100 vaches limousines.

Un taureau acheté 16 000 euros

Dulette Z «n’a pas de prix». «Elle n’est pas à vendre», coupe court Emmanuel Zerger. Elle contribue au prestige de l’élevage. «ça engendre du commerce derrière.» Les leaders servent de locomotive.

Les professionnels se regroupent parfois pour s’offrir des vedettes. Damien Charron, chef du service production animale à la chambre d’agriculture et lui-même commissaire, cite l’exemple de Freud. «Un taureau acheté 16 000 euros par trois éleveurs.» Freud s’est pourtant incliné en finale. Les places sont chères sur le divan de la scène. Pas besoin d’être psy pour le constater.

Le Festival limousin n’attire pas que le gratin de la profession. Il séduit les quelque 2 000 visiteurs qui peuvent admirer les bêtes et déguster une viande délicieuse. Témoignage de la qualité de l’élevage local. La race limousine représente 92% des races à viande en Charente, loin devant les Blondes d’Aquitaine que l’on croise dans le Sud-Ouest ou les Charolaises dans le Cognaçais. «On est le prolongement du bassin limousin. On compte une centaine d’éleveurs sur le seul canton de Chabanais», souligne Michel Gealageas, le maire. Le festival propose un concours des animaux de boucherie commercialisés ensuite par les bouchers de la région. Les écoliers du canton intègrent aussi de la limousine dans leur menu. L’occasion d’apprécier la viande et d’expliquer les circuits courts.

Tout commence par l’éducation. Vendredi et samedi prochains, les enfants d’éleveurs seront également associés au festival laitier, le deuxième salon en deux semaines à Chabanais. Ils défileront samedi après-midi avec des génisses quatre fois plus lourdes qu’eux. De quoi donner des frissons aux parents et susciter de belles photos.

L’agriculture soigne son image. […] Article Charente Libre