Le collège de Mansle passe à l’heure solaire

9 juin 2012 | Non classé

[ Article Charente Libre du 09/06/12 ]

Le collège de Mansle passe à l’heure solaire

Le président du conseil général inaugurait hier après-midi la centrale photovoltaïque de Mansle. L’une des premières sur un collège charentais.

Sur le toit du collège de Mansle, on se faufile entre les panneaux photovoltaïques, à l'image de Michel Boutant, le président du conseil général. Photo : M. Bouzzit
Sur le toit du collège de Mansle, on se faufile entre les panneaux photovoltaïques, à l'image de Michel Boutant, le président du conseil général. Photo : M. Bouzzit

Une ombre sur la plaine solaire? À l’heure d’inaugurer l’installation photovoltaïque du collège de Mansle hier, le président du conseil général de la Charente, Michel Boutant a posé la question qui fâche à Émilie Fages, manager du fournisseur, Upsolar. «Où sont fabriqués vos panneaux? À Mansle, Maine-de-Boixe?» Réponse: «En Asie. Les tarifs de rachat ont baissé. Il n’y a plus d’entreprise française qui fabrique.» L’assemblage? Idem. «Tout est fait en Asie.» Il existe pourtant trois sociétés qui assemblent en France, mais les prix sont visiblement moins intéressants.

«Leur durée de vie?», interroge encore le président du conseil général. «On les garantit jusqu’à vingt-cinq ans. Ça s’essouffle progressivement». Vingt-cinq ans, c’est cinq ans de plus que le contrat passé avec Solstyce, la société parisienne qui finance, installe et exploite les centrales photovoltaïques, ici à Mansle et dans six autres collèges.

Dans le meilleur des cas, le Département pourrait vendre à son compte l’électricité restante les cinq dernières années. On n’en est pas là. «L’intérêt pour nous, c’est d’avoir des toitures isolées et mieux entretenues», souligne Abel Migné, vice-président du conseil général. Le loyer est purement symbolique.

Des tarifs à la baisse

La volonté est politique. Il s’agit de «développer les énergies renouvelables pour les bâtiments du patrimoine départemental». Les collèges sont directement concernés. Une trentaine devaient être couverts avant qu’intervienne le moratoire gouvernemental en décembre 2010. La surface des capteurs a été limitée et les tarifs de rachat pratiqués par EDF revus à la baisse. «On est passé de 63 centimes le kilowattheure [kWh] au départ à 28 centimes lorsque nous avons signé en juin. Aujourd’hui, on est à 20 centimes», indique Guillaume David, le directeur technique de Solstyce, qui parie sur un taux de rentabilité de 6%. Mieux que le Livret A, mais moins intéressant que d’autres placements.

De quoi décourager les ambitions d’une autre société qui a préféré jeter l’éponge. Résultat: le projet initial du conseil général qui visait trente établissements a été revu à la baisse. Seulement sept ont été retenus (1). Le premier, le collège de Ruelle, entrera en production le 20 juin, quelques jours avant Mansle.

Hier, les élus ont pu fouler exceptionnellement le toit solaire de l’établissement en compagnie des industriels. Éviter les flaques d’eau de la couverture pour admirer la vue sur le silo, la supérette et le stade voisins. Un moment rare. […] Article Charente Libre

(1) Les collèges de Mansle, Ruelle, Chabanais, Gond-Pontouvre (René-Cassin), Cognac (Claude-Boucher), Angoulême Ma Campagne (Jean-Moulin) et Soyaux (Mendès-France).