L’ « effet domino » de la révision générale des politiques publiques

16 mai 2011 | Non classé

[ Article Acteurs Publics du 16/05/11 ]

L' »effet domino » de la RGPP

S’appuyant sur une étude réalisée auprès de 180 maires de communes de 2 500 à 20 000 habitants, l’Association des petites villes de France (APVF) stigmatise l’impact négatif qu’a eu la Révision générale des politiques publiques sur le fonctionnement des services publics et des services déconcentrés de l’État.

Révision générale des politiques publiquesStop ou encore ? Pour les trois quarts des maires interrogés par l’Association des petites villes de France (APVF), il n’y a pas de débat : une pause est nécessaire dans la mise en œuvre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Et le bilan qu’ils en tirent est sans appel : 84 % estiment que la RGPP a dégradé le fonctionnement des services publics. La sécurité, avec des baisses d’effectifs dans les commissariats et les gendarmeries, la justice, avec la réforme de la carte judiciaire, la santé ou encore l’armée, avec la fermeture de casernes, sont les services publics dont la fermeture a le plus impacté les petites villes.

Et l’APVF de dénoncer “un effet domino : déplacement de familles, fermeture de groupes scolaires en raison du départ des enfants (écoles, collèges, lycées), déclin économique, hausse du chômage, effondrement du marché de l’immobilier dans le cas de grands départs (casernes). Pour compenser, certaines petites villes ont augmenté le nombre de policiers municipaux, créé des centres de santé… Ce qui s’apparente à “un transfert de charge insidieux de l’État vers les communes”. 67 % des maires interrogés expliquent ne pas avoir été accompagnés par l’État face aux conséquences de la RGPP et 22 % déclarent ainsi avoir dû embaucher pour pallier les réductions d’effectifs et les fermetures de services publics.

Manque de concertation

Les services publics destinés directement aux particuliers ne sont pas les seuls touchés par la RGPP. Les services déconcentrés de l’État ont aussi vu leur efficacité diminuer, d’après 67 % des maires interrogés. L’APVF met ainsi en avant les 2 107 suppressions de postes dans les préfectures et sous-préfectures depuis 2007, qui entraînent une dégradation “petit à petit du partenariat avec l’État qui leur offrait un appui juridique et technique de proximité gratuit”. L’association s’inquiète ainsi des délais de délivrance de certains documents et de “l’éloignement des capacités d’expertise et d’ingénierie de l’État”.

Autant que le bilan, c’est la méthode de la RGPP qui est critiquée : 71 % des maires interrogés jugent la concertation insuffisante (31 %), voire inexistante (40 %). L’APVF appelle à “la nécessité impérative d’un vrai dialogue et d’une concertation véritable” et réclame un “bouclier de services publics” afin d’assurer le principe de leur égal accès. […] Article Acteurs Publics