Grand débat national : Une participation responsable et vigilante du groupe socialiste et républicain du Sénat
14/01/19 | Communiqué de presse du Groupe socialiste du Sénat
Grand débat national : Une participation responsable et vigilante du groupe socialiste et républicain du Sénat
Le groupe Socialiste et Républicain du Sénat, participera au Grand débat national initié par le Président de la République. Comment pourrions-nous tourner le dos à un dialogue avec les Français que les sénatrices et sénateurs socialistes demandent au Président et au gouvernement depuis de nombreux mois, en vain jusqu’à ce jour ? Il n’est jamais trop tard pour bien faire, même si nous ne constatons aucune remise en question de la part du Président.
Nous avons fait de nombreuses propositions en matière institutionnelles, sociales et fiscales, et nous entendons continuer à les porter dans le cadre de ce débat.
Mais y participer ne signifie pas donner un blanc-seing au Gouvernement et au Président de la République. Nous serons doublement vigilants.
Vigilants d’abord dans l’organisation du débat. Après 18 mois d’un exercice du pouvoir, solitaire et vertical, d’Emmanuel Macron, il nous semble essentiel que les corps intermédiaires et les élus locaux et nationaux soient pleinement et sincèrement associés à ce débat. Ce débat ne pourra donc pas s’affranchir d’une réelle concertation entre le Gouvernement et les partenaires sociaux. Ils ont trop souvent été ignorés et méprisés jusqu’ici, notamment au début du mouvement des Gilets jaunes.
Vigilants ensuite sur les conclusions de ce Grand débat qui ne doit pas se transformer en grande tromperie des Français. La crise sociale et la crise de confiance appellent à la responsabilité, ce qui pour le Gouvernement doit se traduire par une réelle écoute et par une réelle prise en compte des propositions des Français.
La Lettre aux Français du Président de la République ne nous rassure pas sur ce point, tant il met un point d’honneur à noyer les sujets économiques et sociaux avec des dizaines d’autres questions. Si ce débat porte sur tout, le risque est qu’au final il n’aboutisse à rien. Nous refusons que ce débat se transforme en comédie inutile. Dans la mesure où le Président invite les Français à « évoquer n’importe quel sujet concret dont [ils auraient] l’impression qu’il pourrait améliorer [leur] vie quotidienne », nous appelons le Gouvernement à accepter notamment une remise en cause de sa politique fiscale, à commencer par la suppression de l’ISF, décision incompréhensible pour les Français.
C’est dans cet état d’esprit de responsabilité, de dialogue, d’écoute et de propositions constructives, que nous entrerons dans ce débat.