Bilan des 4 années à la Présidence du Syndicat Mixte des Aéroports
21/05/15 | Note d’information de Nicole Bonnefoy
Bilan des 4 années à la Présidence du Syndicat Mixte des Aéroports
Avant de quitter début juin la Présidence du Syndicat Mixte des Aéroports de Charente que j’occupe depuis 2011, je tenais à vous faire part du bilan que je dresse de ces 4 années écoulées.
Alors que j’ai assumé la gestion de ce syndicat, dans un contexte difficile et conflictuel, ma seule volonté était de maintenir et de développer cette plate forme, avec un projet raisonnable et réaliste, répondant aux attentes du monde économique et des charentais.
A ma volonté de construire une politique mesurée mais volontariste et de montrer l’atout que représente cette plate forme pour notre département, je ne peux passer sous silence les campagnes de désinformation, mensonges et dénigrements auxquels j’ai été confrontée, plus particulièrement de la part de l’opposition précédente au conseil général. Ces comportements inqualifiables seront d’ailleurs jugés par le Tribunal de Grande Instance d’Angoulême, le 26 mai prochain.
Malgré ce contexte insupportable, j’ai travaillé pour :
Permettre une évolution du coût maitrisé et la baisse de l’exploitation de l’aéroport :
• Coût exploitation en 2010 : 810 000€ (gestion de l’aéroport par la CCI)
• Coût exploitation en 2011 : 630 000€
• Coût exploitation en 2012 : 645 000€
• Coût exploitation en 2013 : 625 000€
• Coût exploitation en 2014 : 654 000€
• Coût exploitation en 2015 : 595 000€
Mettre en place un service AFIS après la disparition des contrôleurs aériens :
• Début avril 2015, j’ai demandé à l’exploitant de la plate forme d’envisager toutes les possibilités de redéploiement des richesses humaines internes pour satisfaire le besoin prééminent de service AFIS de notre plate forme.
Gérer l’entretien de l’ILS suite au désengagement de l’Etat, corollaire du départ des contrôleurs aériens :
• Comme évoqué au point ci-dessus, l’année 2015 rend effectif le désengagement humain de l’Etat sur notre plate forme au 1er septembre, avec le retrait des contrôleurs aériens.
Un deuxième désengagement de l’Etat est programmé à partir de 2016 sur le plan matériel s’agissant de l’entretien du système au sol de guidage de précision à l’atterrissage. Ce système d’approche conventionnelle devra être maintenu à Angoulême du fait du besoin impérieux de la société Héli Union, seul utilisateur déclaré. En effet, le programme de formation des élèves d’hélicoptères Héli Union prévoit un module pratique de formation à la procédure d’atterrissage ILS car les pilotes brevetés doivent savoir atterrir sur tout type de plate forme équipée de ce système. Héli Union a donc une obligation de résultat vis-à-vis de ses stagiaires à l’issue de la formation et de la délivrance de la compétence correspondante.
Je me suis entretenue de cette situation avec le PDG d’Héli Union, pour qu’une solution soit trouvée.
Investir prioritairement sur la plate forme :
• Au vue de l’état patrimonial d’une partie bâtie de l’aéroport, le syndicat a prioritairement validé un premier programme de réfection et d’amélioration des toitures de l’aérogare ainsi que celles des hangars.
• Un salon d’affaires et de repos a également été créé dans le bâtiment central afin d’accueillir décemment les équipages en transit.
• Un hangar a été équipé d’une toiture photovoltaïque dans une démarche d’excellence environnementale
• Le parking gratuit de l’aéroport a été couvert en ombrières photovoltaïques devenant ainsi une vitrine nationale pour une première réalisation de ce type.
• Enfin l’année 2014 est celle de la réfection de la piste principale y compris la rénovation d’une partie du balisage électrique : après quelques mois de procédure de marchés publics, les travaux seront réalisés en mai 2015 mettant fin aux restrictions d’exploitation imposés aux usagers basés.
Installer CASSIDIAN, un industriel d’envergure :
• Après l’extension récente de la société Héli Union incluant notamment l’implantation d’un simulateur de dernière génération,
• La société CASSIDIAN (filiale du groupe EADS) initialement basée sur la plate forme de COGNAC a décidé de développer et diversifier ses activités en venant s’installer sur la plate forme d’Angoulême. Un hangar libéré lui a été attribué à l’été 2014, des travaux immédiats de réfection et mises aux normes ont été engagés afin d’élargir la palette des activités complémentaires de CASSIDIAN. Cette installation sur l’aéroport d’Angoulême vise à développer la maintenance complète d’aéronefs civils incluant des avions de transport d’une capacité de 8 places. Les projets à venir de CASSIDIAN seront axés sur une forte composante de maintenance aéronautique, un espace foncier conséquent devra leur être consacré.
Ouvrir en 2014 une ligne commerciale saisonnière vers la Corse :
• La promotion de cette destination touristique en direction des agences de voyage locales ainsi qu’une politique tarifaire adaptée ont assuré la réussite de cette opération auprès des familles charentaises ayant fréquenté la ligne à 70% des potentialités
• L’année 2015 sera reconduite avec une saison continue du 23 mai au 26 septembre effectuée par la compagnie HOP, filiale d’Air France. D’ores et déjà, les réservations sont au rendez-vous.
Présenter une offre d’aviation privée d’affaires :
• J’ai organisé avec la Société LE JET, le 9 avril 2015, une journée de présentation de l’offre d’un service inédit de transport d’affaires à destination de Paris Le Bourget. Etaient conviés les principaux décideurs charentais des secteurs économique et culturel.
L’enjeu était de leur présenter une offre possible mutualisable entre plusieurs entreprises charentaises mais surtout de recueillir leurs besoins réels de déplacements rapides, adaptés et confortables vers la capitale ou d’acheminement de leur clientèle internationale depuis Paris dans des conditions satisfaisantes de confort et de quiétude. Des rencontres ultérieures avec les entreprises les plus demandeuses sont programmées par la société LE JET pour affiner le besoin et bâtir une offre adaptée.
Défendre le Syndicat en justice :
• Le contentieux avec Ryanair est une procédure à long terme avec de multiples recours. Le syndicat a demandé que la Cour d’arbitrage international de Londres ne soit pas compétente pour connaître du litige : cette affaire est aujourd’hui devant la Cour de cassation, les autres juridictions s’étant déclarées incompétentes.
• Le syndicat a également fait l’objet d’une requête de la CCI d’Angoulême demandant le versement de plus de 6 Millions d’Euros correspondant à des avances faites pour l’exploitation entre 1984 et 2002 alors que le Syndicat n’existait pas, le litige opposant au départ la CCI et l’Etat.
• Enfin, les versements du Syndicat en 2008 et 2009 à Ryanair pour aides au démarrage de la ligne Angoulême/Londres sont aujourd’hui reconnus comme des aides d’Etat illégales par décision de la Commission européenne du 23 juillet 2014. J’ai donc émis, début octobre 2014, pour le compte du Syndicat, un titre de recettes de 1 Million d’Euros à l’encontre de Ryanair pour recouvrer les montants perçus majorés d’intérêts.
J’ai beaucoup appris de ces 4 années au service de la collectivité. J’y ai aussi fait de belles rencontres.
Malgré le contexte, je n’ai jamais manqué d’enthousiasme et de volonté.
Je remercie toutes celles et ceux qui m’ont encouragée et soutenue.
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