Face aux nuisances sonores de la LGV, les maires s’organisent
04/08/17 | Article Charente Libre
Face aux nuisances sonores de la LGV, les maires s’organisent
Suite aux plaintes de leurs administrés, les maires s’organisent. Ils veulent élargir la mesure des nuisances sonores causées par la LGV.
La LGV est bien arrivée en Charente. Et les désagréments sonores avec. Un mois après un lancement en grande pompe, de nombreuses communes ont décidé de prendre les choses en main. Une réunion a été organisée à ce sujet jeudi. Y ont assisté l’Association de défense intercommunale du Sud-Charente (Adisc), plusieurs communes du nord de la Charente, ainsi que des représentants de Lisea (le concessionnaire de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique) et des représentants de la préfecture.
En jeu, la manière de calculer les nuisances sonores. Dès le mois de septembre et jusque février 2018, des mesures seront réalisées à des points sensibles du département. Lisea a mandaté un organisme, le Cerema (Centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), pour s’occuper des mesures sur le terrain.
« On sait à quels endroits ils vont faire les mesures, mais nous nous sommes rendu compte qu’il y avait plus d’endroits touchés par les nuisances sonores que ce que nous pensions », explique Gérard Saumon, président de l’Adisc et maire de Champagne-Vigny. Première divergence.
Autre sujet où le bât blesse: la manière de calculer la nuisance sonore. Dans un communiqué de presse, Lisea indique se baser sur « la réglementation relative au bruit des infrastructures, datant du 8 novembre 1999 » . Elle impose une limite de 60 décibels de jour en moyenne (la moyenne est calculée de 6 heures à 22 heures) et de 55 décibels en nocturne (22 heures à 6 heures).
« Lisea nous parle de niveau sonore moyen. Nous, on constate que quand la LGV passe, ça dépasse les 60 décibels même si ça ne dure pas », précise Gérard Saumon. « Les gens ne vivent pas avec les moyennes, renchérit Jean-François Dauré, maire de La Couronne. Quand la LGV passe, le bruit est assourdissant. »
Le bruit et les vibrations
Dès les premiers passages des trains, des riverains se sont plaints du bruit, plus important que pendant les essais qui avaient pu être effectués. Jean-François Dauré a reçu assez peu de courriers à ce sujet, mais reconnaît que « sur le terrain, on a beaucoup de discussions à ce sujet ».
Monique Ragonnaud, maire de Londigny, confirme: « On a eu beaucoup de remontées de nos administrés, même dix jours après le début du passage de la LGV. » Yves Manguy, habitant de la commune et ancien maire, a même fait parvenir un courrier à Charente Libre pour faire part de son étonnement. « J’habite à plus d’un kilomètre de la ligne. Quand le vent d’ouest porte, le bruit est impressionnant », écrit-il.
« L’important, c’est d’anticiper »
Au-delà du bruit, la question des vibrations se pose elle aussi. À l’issue de la réunion du 3 août, l’Adisc s’inquiète en particulier de l’impact que les vibrations pourraient avoir sur les habitations riveraines. Malgré le travail de médiation mis en place par Lisea, de nombreux maires craignent donc que l’aspect législatif laisse de nombreux Charentais sur le bas-côté.
« Il y a beaucoup de choses à repenser. Il faut aussi prendre en compte des structures comme les hôpitaux, les écoles maternelles ou les maisons de retraite. Ça modifie la quiétude de ces lieux, analyse Gérard Saumon. On s’organise dès maintenant, l’important c’est d’anticiper. On ne veut pas laisser passer le train« , affirme-t-il avec une pointe d’humour. Dès la fin des vacances d’été, les édiles comptent bien interpeller leurs députés et sénateurs. (…) Article Charente Libre