Les employés de vie scolaire ne désarment pas

[ Article Charente Libre du 21.10.10 ]

Les employés de vie scolaire ne désarment pas

Les 70 emplois de vie scolaire charentais dont les postes doivent être supprimés le 30 novembre ont été reçus hier à l’inspection académique. Ils pensent avoir été «écoutés».

«Nous avons été écoutés. Nous avons demandé la prolongation des contrats des emplois de vie scolaire jusqu’à la fin de l’année scolaire, minimum. Ils devaient s’achever le 30 novembre.» Quelques minutes plus tôt, Jean-Paul Pochard, secrétaire départemental du Snuipp-FSU, était dans les bureaux de l’inspection académique en compagnie d’autres représentants de l’intersyndicale de l’éducation nationale et d’une délégation des emplois de vie scolaire (EVS).

Plusieurs centaines de personnes occupent en Charente ces postes créés en 2006 sous contrats aidés de six mois ou un an. Elles donnent un coup de main aux directeurs d’école primaire et pour certaines activités (sorties, atelier informatique, etc.). Le contrat de soixante-dix d’entre elles arrivait à terme au 30 novembre. Après avoir annoncé qu’elle renouvellerait ce contrat, l’éducation nationale a brutalement fait volte-face (CL du 12 octobre). «Nous attendons une réponse dès la reprise de l’école après les vacances de la Toussaint», insiste Thierry Guillaume, directeur d’école à Bouëx, qui qualifie les EVS d’«indispensables».

Des pistes pour de futures actions

La délégation a remis au directeur de cabinet de l’inspecteur d’académie – l’inspecteur lui-même était retenu par ailleurs (lire encadré) – une pétition pour le maintien des 70 postes qui a reçu «plus de 3.000 signatures [1]», selon Bertille Audran et Ophélie Bué-Dréano, les deux porte-parole du collectif EVS pour «Emplois vite soldés». La pétition sera également adressée au préfet de la Charente, à celui de région, à la présidente du conseil régional et au président de la République.

Demain vendredi, le collectif EVS se réunira pour envisager ses futures actions. «Par exemple, nous n’allons pas envoyer les bilans de compétences que l’on nous demande dans le cadre de nos contrats», envisage Bertille Audran. «Pourquoi ne pas reprendre la grève administrative des directeurs d’école», lance une déléguée de SUD-éducation. Des pistes qui seront étudiées plus à fond demain.

[1] La pétition est en ligne sur www.mesopinions.com

J.-M. Renault : «Pas de retour en arrière possible».  Le nouvel inspecteur d’académie, Jean-Marie Renault, n’était pas disponible pour la réunion, mais il a tout de même pris le temps de répondre à nos questions. «Sur la communication, ça a été perçu de façon difficile par les intéressés, et je le comprends parfaitement, s’excuse-t-il. Mais c’est le hasard du calendrier qui fait que l’on a invité ces personnes à une réunion pour renouveler leur contrat, et que dans la foulée, on a envoyé le mail pour leur dire que ce n’était plus possible. C’était un lundi, le mardi était jour de grève, le mercredi, il n’y a pas école, et la réunion était prévue le jeudi. « Il fallait aller vite. »

Et l’engagement moral? «On prend un engagement à partir des informations que l’on a. L’engagement financier n’était plus tenable trois jours plus tard. On n’allait pas poursuivre le renouvellement de  contrats qui auraient été rejetés au final. Il s’agit d’être responsable», rétorque l’inspecteur. Qui  ajoute: «Sur le fond, je ne vois pas de retour en arrière possible.» Alors, il n’y aura pas de négociation? «Pas à mon niveau.»