Nos propositions pour répondre à la crise agricole

1 février 2024 | Actualités / Sénat

Face à la crise structurelle que traverse l’agriculture française et européenne, nous portons, avec mes collègues du groupe Socialiste du Sénat, des propositions concrètes pour accompagner durablement les agriculteurs. Les récentes annonces du Premier ministre ne sont pas à la hauteur des enjeux, et apparaissent comme des retours en arrière sur des textes environnementaux, ciblés comme des boucs émissaires, alors que les agriculteurs sont les premières victimes du dérèglement climatique. Ainsi, nous appelons au lancement de nombreux chantiers pour apporter une réponse durable et crédible à la hauteur des attentes du monde agricole :

📌 constituer une commission d’enquête sénatoriale sur la question des revenus agricoles et des relations commerciales agroalimentaires. Il est temps qu’un diagnostic clair, précis et transparent soit posé sur les pratiques de certains opérateurs économiques, afin de mettre fin à un système qui tue à petit feu notre agriculture,

📌 appliquer strictement et renforcer les lois EGALIM, notamment sur la base des conclusions de cette commission d’enquête, qui devra être portée au niveau national mais également européen. Le rééquilibrage des relations commerciales tout au long de la chaine agroalimentaire doit être la priorité si nous voulons vraiment parvenir à une juste reconnaissance du travail. Il faut des prix justes et des revenus décents pour les agriculteurs,

📌 mettre en place immédiatement des clauses miroirs au niveau européen. La réciprocité des normes doit être effective au sein de l’UE et prévaloir dans tous les accords commerciaux internationaux,

📌 instaurer un moratoire sur l’ensemble des accords de libre-échange en cours de négociation pour mettre en place un protectionnisme écologique et social pour notre agriculture,

📌 débattre d’une grande loi foncière. Il n’y aura pas de renouvellement des générations et d’avenir pour notre agriculture si nous ne mettons pas un terme immédiat à la spéculation foncière et au phénomène de concentration excessive des terres,

📌 débattre d’une grande loi agroécologique. Des moyens financiers majeurs doivent être consentis pour accompagner financièrement, dans la durée, cette transition,

📌 accélérer la reconnaissance et la valorisation des services rendus par notre agriculture. Il s’agit de valoriser les externalités positives de l’agriculture, c’est-à-dire les effets positifs sur les écosystèmes pouvant être engendrés par des modes de production ou des pratiques agricoles adaptés,

📌 mettre en place des simplifications administratives sans renier nos engagements en matière environnementale. Le monde agricole se plaint des lourdeurs administratives, parfois à juste titre. Des évolutions et des simplifications, sur la base d’études d’impact, doivent être apportées mais en aucun cas, elles ne doivent se faire sur le seul autel de la moins-disance et de l’abandon de nos engagements nationaux et internationaux en matière de lutte contre le changement climatique et sanitaire,

📌 s’interroger sur une réforme en profondeur les modalités d’attribution des aides de la politique agricole commune (PAC),

📌 reconnaitre les sols vivants au patrimoine commun de la Nation et donner des outils aux agriculteurs pour en préserver la qualité et leur potentiel productif.

👉Le chantier est important mais il est à la hauteur des enjeux et des attentes actuelles.