Maisons fissurées de l’Isle d’Espagnac : Décision mardi prochain ?

14 septembre 2017 | Non classé

14/09/17 | Article de Charente Libre

Maisons fissurées de l’Isle d’Espagnac : Décision mardi prochain ?

Depuis la sécheresse d’août 2016, des propriétaires attendent l’arrêté de catastrophe naturelle. Exemple à L’Isle-d’Espagnac, où l’inquiétude s’ajoute à l’impatience.

 Sébastien Corre a montré l’étendue des dégâts aux membres de l’association, hier soir. Son inquiétude est grande. Photo : CL
Sébastien Corre a montré l’étendue des dégâts aux membres de l’association, hier soir. Son inquiétude est grande. Photo : CL

Les habitants de l’Isle d’Espagnac qui attendent depuis un an de pouvoir faire réparer leurs maisons fissurées après la canicule d’août 2016, vont peut-être pouvoir souffler, mardi prochain.

« J’ai eu confirmation ce matin par mail du ministère de l’Intérieur que la demande de classement en catastrophe naturelle déposée par la Préfecture de la Charente sera bien inscrite à l’ordre du jour de la commission interministérielle qui se réunit le 19 septembre », assure Nicole Bonnefoy. « Depuis juillet, j’ai fait plusieurs interventions, parfois musclées, pour que ce dossier avance car la situation est intolérable pour les personnes dont la maison se dégrade », rappelle la sénatrice charentaise. Dans un courrier au ministre daté d 24 juillet, elle demandait à Gérard Collomb « d’accélérer la procédure car les sinistrés sont désespérés! ».

La commission devrait donc plancher sur les cas de l’Isle d’Espagnac, commune particulièrement touchée par la sécheresse de l’été 2016 avec 40 habitations touchées. Mais les habitants concernés attendront mardi pour se réjouir car la Charente avait déjà été inscrite en juin dernier, avant d’être retirée.

« Depuis un an, la situation s’est considérablement dégradée, il ne se passe pas un jour sans que l’on découvre une nouvelle fissure. On a un bébé de quinze mois, on a vraiment peur ». Anne-Laure Manach et Sébastien Corre, son compagnon, n’ont pas besoin d’en rajouter pour convaincre.

Il suffit de regarder les impressionnantes lézardes qui courent sur leur pavillon de L’Isle-d’Espagnac, dans la paisible résidence Clos-des-Groies où ils se sont installés quelques mois seulement avant les premiers dégâts. D’ailleurs, les voisins sont logés à la même enseigne. Et sur la commune, quarante maisons ont également souffert de la canicule de l’été 2016.

La mairie a bien fait les démarches pour être déclarée en état de catastrophe naturelle, la préfecture relaie régulièrement cette demande à Paris, mais pour le moment, rien ne bouge. « On commence a être très inquiets car on ne peut pas financer les travaux nous mêmes, et sans l’arrêté, l’assurance ne fonctionne pas », poursuit le jeune papa.

« On a dû condamner une baie vitrée, la porte d’entrée peine à ouvrir, d’importantes fissures apparaissent dans les chambres, et le carrelage commence à éclater », énumère-t-il. « Rien ne passe depuis un an, le moral en prend un coup », ajoute sa compagne. On colmate à nos frais des brèches pour éviter les infiltrations ».

Dans son rapport il y a un an, l’expert a lié les dégradations à la sécheresse d’août 2016, et estimé le coût des travaux à 100.000 euros pour sécuriser une maison « dont l’intégrité est mise en cause ».

Réunion publique mardi

Hier, l’association des sinistrés de la sécheresse des propriétés bâties, fondée au lendemain de l’été 2016, s’est de nouveau déplacée chez le jeune couple pour le soutenir: « L’Isle-d’Espagnac finira par être classée en catastrophe naturelle, mais quand ? », note Bernard Burgaud, le trésorier de l’ASPB 16, présent sur place avec le président, Rémi Mesmain, et le secrétaire, Gilles Chaptal. L’association organise une réunion publique sur le sujet mardi (1).

Sollicité, Thomas Mesnier, le nouveau député de la Charente, vient d’écrire au ministre de l’Intérieur pour signaler « l’urgence et la détresse dans laquelle sont plongées des personnes qui sont dans l’attente depuis des mois ». Il insiste sur « la nécessité d’une décision rapide de la commission interministérielle chargée d’analyser les dossiers alors même que dans la Vienne et les Deux-Sèvres, la situation a déjà été statuée ».

En attendant, des familles comme celle du Clos-de-Groies vivent avec la crainte que la maison ne résiste pas aux déformations: « On ne peut pas vendre, on ne peut pas réparer, tout le monde nous soutient mais il ne se passe rien », lâchent les propriétaires éprouvés, en espérant que la fameuse commission, qui se réunit la semaine prochaine, mette enfin L’Isle-d’Espagnac et les 58 autres communes charentaises concernées à son ordre du jour. Article Charente Libre

(1) Réunion publique de l’ASSPB 16, mardi à 20h, à la salle Brassens à L’Isle-d’Espagnac.

En savoir + :

Question écrite : Reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle
Association des Sinistrés de la Sécheresse sur les Propriétés Bâties de la Charente

Revue de presse :

Malgré les dégâts, pas d’état de sécheresse en Charente
Maisons fissurées de l’Isle d’Espagnac : Décision mardi prochain ?