Stade d’eaux vives : Le projet migre vers Ruffec
13/02/15 | Article Charente Libre
Stade d’eaux vives : Le projet migre vers Ruffec
Une délégation d’élus du Nord-Charente part découvrir l’équipement de Châteauneuf-sur-Cher, ce samedi. Avant de décider de s’engager ou non.
Ce devait être le premier chantier sportif de Philippe Lavaud s’il était réélu maire d’Angoulême. Le stade d’eaux vives de Bourgines est tombé aux oubliettes depuis les élections municipales. Ce n’est pas une priorité pour Xavier Bonnefont, le nouveau maire.
Du coup, ce n’en est plus une, non plus, pour GrandAngoulême. Dans les deux équipes, « il y a un manque d’adhésion », déplore la sénatrice et conseillère générale Nicole Bonnefoy. C’est elle qui a lancé l’idée d’un tel équipement il y a presque dix ans. Mais « il faut une volonté, ajoute-t-elle. On ne va pas le construire pour leur faire plaisir. »
Face à ce manque d’enthousiasme de la part de la ville centre, l’élue a décidé de se tourner vers le Nord-Charente où les activités aquatiques se développent depuis quelques années. À Ruffec, Mansle et Montignac, sur une rivière désormais aménagée, les bases de canoë attirent près de 20 000 personnes chaque été.
Le sujet a déjà été évoqué dans les communautés de communes (CDC) de la Boixe, du pays manslois, du pays d’Aigre et de Val-de-Charente. Pour avancer dans la réflexion, une délégation d’une quinzaine d’élus se rendra demain à Châteauneuf-sur-Cher, où un bassin d’eaux vives a été monté il y a huit ans (lire ci-dessous). « On a la matière en Charente pour créer cet équipement », réaffirme Nicole Bonnefoy qui évoque « le pôle espoir à maintenir » et « les sportifs de très haut niveau ».
La Charente a sorti beaucoup de champions de France, aussi bien en slalom qu’en descente. Elle était aussi présente aux JO de Pékin avec les Jarnacais Cédric Forgit et Martin Braud. Pas facile de s’entraîner: le stade d’eaux vives le plus proche est situé à Pau.
« Tout le grand Sud-Ouest en est dépourvu », poursuit la conseillère générale, qui rappelle qu’une étude, financée par le conseil général, a déjà été menée par la société Hydrostadium. « C’était à l’époque pour Bourgines ou Saint-Yrieix. Mais elle peut s’adapter à tout le territoire. » Un investissement estimé entre 2 et 3 millions d’euros.
« À quatre communautés de communes, ce n’est pas la mer à boire non plus », lance Nicole Bonnefoy. Plus que jamais persuadée que cet équipement « a un grand intérêt ». « C’est source de développement économique. C’est original et respectueux de l’environnement. Et ça peut donner une dynamique sportive et touristique importante au département. »
« Soit on se lance, soit on laisse passer le train »
Alors où précisément? Plusieurs pistes sont à l’étude. Mansle et échoisy sont évoquées. La base de Rejallant semble déjà privilégiée. « C’est le site qui serait le mieux situé », remarque Bernard Charbonneau, maire de Ruffec et président de Val-de-Charente, qui prêche forcément pour sa chapelle.
Il met en avant le nombre d’embarcations chaque été, les possibilités d’hébergement avec le camping, le restaurant… « Cette communauté de communes a la stature en termes de compétences et d’investissements », la « solidité nécessaire », ajoute Nicole Bonnefoy.
« Avant de se lancer, on doit voir où on met les pieds financièrement, précise toutefois le maire de Ruffec. Mais si nous on n’y va pas, d’autres iront certainement. » « Soit on se lance, soit on laisse passer le train, conclut la conseillère générale. ç’aurait été bien à Angoulême, mais si on est capable de le faire, je trouve ça vachement bien. » […] Article Charente Libre
À Châteauneuf-sur-Cher, de belles retombées économiques Châteauneuf-sur-Cher, ses 1 500 habitants à peine et son complexe des Eaux-Vives créé en 2008. Un investissement de 2 millions d’euros, qui a reçu des aides de l’Europe, de la Région, du Département. Reste à charge pour la commune: 800 000 euros. « Châteauneuf est un petit village où il n’y a pas beaucoup d’activité, remarque Marie-Christine Soupizet, adjointe au maire. C’était une solution pour le faire revivre. » Et selon l’élue, ça fonctionne. Le complexe accueille « quatre ou cinq compétitions par an. » Pour les commerces, les retombées sont importantes. « Ça fait marcher la boulangerie et la petite restauration. » En parallèle, la commune a créé un gîte de 45 places qui « fonctionne à fond. » « Il y a aussi un gîte privé, avec des dortoirs qui tourne beaucoup grâce au bassin », poursuit Marie-Christine Soupizet. Le camping, qui était jusque là ouvert quatre mois dans l’année, le sera désormais six mois. « On ouvre dès le mois d’avril parce qu’on a de la demande. » Pour le club local de canoë-kayak, « c’est un plus », note encore l’adjointe. Tout en précisant que le complexe n’est pas réservé qu’aux sportifs. « Tous les comités d’entreprise de la région y ont accès. » |