22/07/13 : Visite du Sénat avec l’Association des Parkinsoniens

22 juillet 2013 | Actualités / Sénat

Lundi 22 juillet 2013, visite du Sénat avec les membres de l’Association des Parkinsoniens de la Charente.

Visite du Sénat avec l'Association des Parkinsoniens de la Charente. Photo : Sénat

Revue de presse

Christian Gadrat : Maire et parkinsonien

Christian Gadrat, le maire de Guizengeard, vit et travaille avec la maladie de Parkinson depuis cinq ans n Aujourd’hui, il emmène des malades au Sénat. « 

CLarticle-gadrat-220713
Christian Gadrat, 62 ans, a la maladie de Parkinson. Il fait avec et ne veut pas subir la maladie. Photo : CL

Etre maire et parkinsonien, c’est possible. Christian Gadrat le démontre chaque jour à Guizengeard. Sa maladie a été diagnostiquée fin 2008, « mais les premiers signes sont plus anciens ». « J’avais des tremblements de la main dès 2005 que j’avais mis sur le compte de mon prochain départ en retraite », témoigne l’ancien postier. Depuis il n’a plus de doute. Il a perdu une quinzaine de kilos, des heures de sommeil, s’astreint à des activités physiques quotidiennes et des séances de kiné régulières « pour perdre le moins possible en motricité ». Certains parkinsoniens se retrouvent en chaise roulante.

Mais la maladie ne l’empêche pas de vivre. Aujourd’hui lundi, il organise, avec l’aide de la sénatrice Nicole Bonnefoy, une visite du Sénat pour un groupe de malades et leurs accompagnateurs. « Ils me l’ont demandé. »

Le maire fait le boulot

Et il reste maire, délégué communautaire, membre du pays Sud-Charente et vice-président du syndicat d’informatisation des communes. « Je n’ai raté pratiquement aucune réunion. » Certes, Guizengeard est une petite commune (150 habitants). Mais c’est aussi une mairie avec juste quelques jours d’ouverture par semaine. Pour le reste c’est le maire et son équipe qui s’en occupent. « Régulièrement avec quelques bénévoles, on se retrouve pour tondre ou entretenir des massifs, dit-il, à titre d’exemple. Même chose pour l’entretien de certains chemins où l’on commande de l’enrobé à froid que l’on étale nous-mêmes. » C’est aussi lui qui s’est retrouvé récemment au coeur d’une dispute familiale, face à un habitant revêche armé d’une carabine chargée. « J’ai pu le persuader de me la donner. »

à Guizengeard, Christian Gadrat essaie de faire le boulot. Il aime sa fonction. élu maire en 1995, il a été régulièrement réélu. La mauvaise nouvelle, il l’a vécue « comme une catastrophe ». « Sur le moment, on se demande ce qu’on fait. Puis j’ai pris contact avec l’association des parkinsoniens et grâce à ces contacts, je me suis dit « t’es pas encore fini », d’autant que je n’aime pas me laisser aller. »

Le maire envisage de se représenter

Christian Gadrat a tout révélé à son conseil, sans en faire mystère auprès des habitants, y compris dans le bulletin municipal. « J’ai senti plutôt un mouvement de sympathie autour de moi. » L’homme est connu pour sa gentillesse. « Quand j’étais postier, je rédigeais une soixantaine de déclarations d’impôts pour mes usagers. Aujourd’hui j’en fais encore quelques-unes. »

Pourtant il s’inquiète parce que si la maladie avance tout doucement et inéluctablement, il souhaite se représenter aux prochaines élections. « Aujourd’hui, je m’en sens capable. » Plusieurs conseillers sont prêts à le suivre et son propre fils est adjoint. « Mais je redoute la réaction des électeurs. Il y aura ceux qui ne veulent pas réélire un maire malade et d’autres qui savent que rester actif m’aide à surmonter ma maladie. » Au fond de lui il préférerait que l’on oublie la maladie.

Au quotidien, Christian Gadrat assure qu’il peut mener une vie à peu près normale. « Ce n’est Alhzeimer. On ne perd pas la mémoire. » En revanche, il reconnaît que parfois il fatigue. « Mon budget, je le prépare en huit jours au lieu de deux ou trois. Parfois en réunion, je demande que l’on aille moins vite. »

Mais rester actif, présent à la mairie, dans les réunions le maintient en forme. « C’est parfois le problème des Parkinsoniens. Ils sont trop actifs et se fatiguent vite », sourit-il. Il sait que la maladie ne se guérit pas. Il réserve sa décision définitive en fonction de l’évolution. Mais il est sûr d’une chose, que ce soit pour emmener des malades au Sénat ou pour diriger les affaires de la commune, il ne s’engagera que s’il s’en croit capable. […] Article CL

En savoir + :

Visite virtuelle du Palais du Luxembourg