Tribune – Le Gouvernement récolte le déficit public qu’il a semé
Alors que le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances publiques annonce que le déficit public atteindrait 5,5% du PIB cette année et plongerait à 6,2% en 2025, les Sénatrices et Sénateurs du groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain dénoncent la responsabilité écrasante du Gouvernement dans la gravité de cette situation.
Contrairement à ce que prétend le ministre démissionnaire, l’aggravation de notre déficit public n’est pas le fruit d’un dérapage
- Non, ce n’est pas la faute des collectivités : le Gouvernement démissionnaire pointe du doigt la baisse de l’épargne brute des collectivités pour s’absoudre de toute responsabilités. C’est mépriser le fonctionnement de nos collectivités, qui investissent logiquement en milieu de mandat (la première partie du mandat étant consacrée à la préparation des projets et la seconde à leur réalisation). Par ailleurs, c’est nier l’importance de ces investissements pour nos territoires. Enfin, c’est passer sous silence les effets délétères des coupes budgétaires de l’Etat qui ont étouffé le financement de nos collectivités depuis des années. Plus que jamais le groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain s’opposerait fermement à la résurgence d’un contrat de Cahors ou d’une démarche équivalente qui poursuivrait l’infantilisation des collectivités, pourtant mieux gérées que l’Etat.
- Non, ce n’est pas la faute de la croissance : l’exécutif ne peut s’abriter derrière ce prétexte pour justifier la situation de nos comptes publics. Depuis plusieurs mois, les parlementaires de gauche comme de droite, mais aussi le Haut Conseil des Finances Publiques, alertent sur les hypothèses optimistes de croissance retenues par le Gouvernement. Ce dernier, par amateurisme ou cynisme, a toujours fait la sourde oreille en poursuivant aveuglément sa politique.
- Oui, le Gouvernement est responsable de la baisse des recettes fiscales : les baisses de recettes de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur les sociétés et de la TVA étaient prévisibles et découlent très largement du désarmement fiscal organisé depuis sept ans par les Gouvernements sous Emmanuel MACRON. Ces réductions, qui représentent près de 60 milliards de moindres recettes par an, ne sont pas soutenables, comme notre groupe l’indique depuis plusieurs années, et exposent les comptes publics dans une période de croissance incertaine.
Les difficultés auxquelles notre pays est confronté, sont le fruit des politiques injustes menées depuis sept ans. La procrastination d’Emmanuel MACRON pour nommer un Premier Ministre devrait rendre le budget 2025 difficilement réversible. Un déni démocratique majeur, qui lui permettrait d’imposer coûte que coûte la continuité de sa politique, pourtant lourdement sanctionnée par les Français lors des élections. Il est temps de donner à la gauche la possibilité de gouverner pour conduire une autre politique, plus redistributive et plus écologique.