Lutte contre les incendies : comment s’adapter à la réalité de la menace ?
Avant même l’été catastrophique que nous venons de traverser, le Sénat s’est saisi de la problématique des incendies hors normes déjà apparus outre-Atlantique suite aux phénomènes des dômes de chaleur.
Incendies, canicules, sécheresses sont aujourd’hui des réalités vécues et symptomatiques des changements climatiques à l’œuvre en France et dans le monde. Nous sommes encore mal armés devant la brutalité de ces transformations comme le souligne le Haut Conseil pour le Climat dans son rapport de juin 2022. Ce rapport confirme que nous devons nous adapter au plus vite pour répondre à ce défi et à l’extension géographique du risque incendie.
Fort de 70 recommandations opérationnelles, ce document fourmille de propositions concrètes pour rénover notre approche dans ce domaine. Une proposition de loi sera d’ailleurs déposée dans les prochains mois afin de répondre à la problématique.
Huit axes définissent les contours d’une nouvelle stratégie nationale et territoriale. Face au risque, la prévention et l’anticipation doivent jouer un rôle premier. L’amélioration de l’application de la loi en matière de débroussaillement ou encore l’intégration du risque incendie dans les documents d’urbanisme apparaissent comme un élément essentiel d’un aménagement du territoire qui prend en compte une certaine culture du risque.
Un axe majeur consiste à mobiliser les agriculteurs, les sylviculteurs et l’ensemble des acteurs forestiers à une gestion durable. Pour les agriculteurs notamment, le rapport a mis en évidence la nécessaire restauration du rôle de pare-feu des activités agricoles et pastorales.
Par ailleurs, un vrai travail de sensibilisation doit permettre une vraie prise de conscience des usagers de la forêt afin de minimiser les risques. Bien des négligences humaines sont souvent à l’origine d’incendies désastreux pour la faune sauvage, la santé et la captation du dioxyde de carbone indispensable à la réduction des gaz à effet de serre.
Enfin, ces pistes de travail sur la prévention ne doivent pas obérer la nécessité de mettre des moyens financiers pour accompagner nos sapeurs-pompiers et leur offrir les meilleures conditions d’intervention. Je partage notamment les recommandations n°59 et n°60 du rapport qui invite à renforcer nos moyens aériens (avions et hélicoptères) de la sécurité civile à la hauteur du risque et étudier l’opportunité de créer une deuxième base aérienne de la sécurité civile pour plus de rapidité dans la mobilisation des moyens de lutte.
La « guerre du feu » ne fait que commencer dans ce monde en surchauffe. Il s’agira d’être à la hauteur de ces enjeux prévisibles pour la France comme pour le département de la Charente.