Les fans de Hollande à Lunesse : «Un très bon moment à savourer»

7 mai 2012 | Non classé

[ Article Charente Libre du 06/05/12 ]

Les fans de Hollande à Lunesse : «Un très bon moment à savourer»

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Les socialistes charentais fêtent la victoire de François Hollande à Lunesse. Photo : P. Messelet

Depuis une heure déjà, le nom du nouveau Président est connu de tous. C’est pourtant une immense clameur qui accueille, à 20 heures pile, le visage du gagnant dans une salle de Lunesse archicomble. Plus de 500 personnes attendaient l’instant, massées devant le grand écran. Pour loger tout le monde, les organisateurs du PS ont dû retirer les chaises en catastrophe.

Dans cette foule surchauffée et joyeuse, quelques larmes coulent sur les visages des plus anciens, en souvenir d’un autre grand soir, en mai 1981. On s’embrasse, on se serre dans les bras, on saute de joie. On ne regarde même plus l’écran. Les larmes coulent aussi sur les joues de Michel Boutant, le sénateur-président du Département, étreint par une autre parlementaire, Martine Pinville, radieuse.

Radieux aussi, les nombreux jeunes au rendez-vous de Lunesse, qui acclament le nom du nouveau Président dès qu’il est prononcé, et sifflent copieusement les grands perdants de la soirée, Raffarin, Juppé, Dati. «Je peux vous dire que beaucoup de jeunes ont voté à Basseau, où j’étais assesseur. Ils ont pris conscience que c’était important» clame fièrement Abdel Tab Tabi, qui compte sur le chef de l’état fraîchement élu «pour lutter contre le racisme».

«On l’a viré»

Noyée dans la masse humaine comme il y a 31 ans, Françoise Besson-Morlière savoure son plaisir et le fait partager: «Je suis venue avec mes cinq petits-enfants pour qu’ils vivent un moment historique». Personne n’évoque 1988, autre victoire de la gauche. La référence, c’est la précédente, la première, celle d’un autre François. «Il y a moins d’émotion, c’est vrai, mais on se sent plus léger», précise une dame. «Et Sarkozy, on l’a viré», ajoute sa voisine. «On respire».

20h30: pendant qu’une partie de l’assistance sort prendre l’air pour échapper à la chaleur suffocante de la salle angoumoisine, d’autres s’entassent autour du bar improvisé. De temps à autre, une intervention ramène les yeux vers l’écran. Ségolène Royal a droit à une écoute attentive. Son fils Thomas fait sourire quand le mot «papa» s’affiche sur son portable, en direct sur France 2. Les six parlementaires circulent dans les travées. On les congratule, on les bise. Philippe Lavaud est assailli à son arrivée par des militants qui lui demandent: «Alors, Angoulême, combien ?». L’élu montre la feuille et les 60% pour Hollande. Un homme exalté lui fait dédicacer une affiche du héros du jour.

La salle se calme mais ne désemplit pas. Les entrants remplacent les sortants. Il faut attendre 21h30, et la première apparition de François Hollande, pour que la clameur s’élève à nouveau, une formidable ovation, des yeux brillants, encore quelques larmes. De joie, évidemment.

A Cognac aussi, l’heure est aux retrouvailles pour les socialistes, autour de la députée Marie-Line Reynaud et de Michel Gourinchas, le maire. Ils étaient 200 environ, sur le coup de 20 heures, pour fêter l’événement «à la bonne franquette», avec champagne et musique disco. Pas de délire, pas beaucoup de jeunes non plus, sinon ceux qui l’étaient en 1981.

Retour à Angoulême, sur les allées New-York, des larmes coulent aussi, mais d’une autre nature. Au siège de l’UMP, c’est la consternation. Ils sont une trentaine à 20h30 à suivre l’intervention de Nicolas Sarkozy autour de Daniel Sauvaitre et Xavier Bonnefont, les responsables du mouvement en Charente. Le regard triste, une dame murmure: «Ils vont vite le regretter». Un ancien adjoint dénonce «la partialité» de la presse. Dehors, quelques jeunes dépités insultent copieusement les autos qui passent en klaxonnant. Elise Vouvet, candidate aux législatives, va leur parler, les calmer.

A Lunesse, peu à peu, la salle se vide. Ils ne sont plus qu’une cinquantaine à 23 heures. Angoulême n’a pas eu sa Bastille. Sur l’écran géant, les commentateurs parlent dans le vide et le Président est dans son avion.

CL a posé ses caméras dans la salle réservée par les supporters charentais de François Hollande. A Lunesse, ils ont exulté à l’annonce de la victoire de leur favori, 2e président socialiste de la Ve République, après François Mitterrand. […] Article Charente Libre

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