Yvette Renaud, auteure du livre le « Petit Mairat »

8 août 2013 | Non classé

Revue de presse

08/08/13 | Article Sud Ouest

Trois ports d’attache

Les humains avant tout ! Quand l’auteure du livre sur le « Petit Mairat » chérit un lieu de Charente, c’est qu’elle s’est d’abord attachée aux gens qui y vivent.

Ce sont les gens qui m’intéressent, pas les lieux », lance tout à trac Yvette Renaud. Malgré tout, lorsqu’on discute avec l’ancienne institutrice dans son antre du Peux, à Saint-Ciers, on comprend que l’auteure de nombreux livres d’histoire locale (1) chérit particulièrement trois endroits de Charente. Tous liés à des périodes différentes de sa vie.

Le quartier Montauzier, à Angoulême, et l’Anguienne qui coule là sont les lieux d’enfance d’Yvette Renaud. Ceux qui symbolisent la famille, remplis de souvenirs.

« Je suis née le 15 janvier 1938, rue Montauzier, d’un papa qui était menuisier ébéniste et qui s’était embauché à la poudrerie et d’une maman au foyer », resitue Yvette Renaud.

« Mon père, quand il s’est marié, a pris le sous-sol donnant sur l’Anguienne sous le logement de ma tante et de mon oncle, au niveau du jardin. Et on y est resté jusqu’à temps que j’y ai 9 ans. »

Parties de pêche

Elle garde du 72, rue Montauzier des souvenirs de promenade dans la prairie et de parties de pêche sur la Charente avec son oncle Henri qui était un grand pêcheur.

« Mon voisin, c’était Bernard Benz, rappelle-t-elle en rigolant, avec qui j’ai écrit le livre sur les rues d’Angoulême [en 2008]. Il m’a vu naître, littéralement. Il est de 24, lui, donc il avait 14 ans quand je suis née. D’ailleurs, il était plus copain avec ma cousine qui avait le même âge que lui… » À cet endroit d’Angoulême est aussi attaché « le souvenir assez terrifiant des bombardements » et de cette fois où les voisins n’étaient pas présents dans l’abri. « Et en fait Mme Aubineau était en train d’accoucher. Elle était dans la maison, sous les bombardements, avec son mari et la sage-femme. »

Deuxième lieu forcément marquant, forcément chéri par Yvette Renaud, c’est Saint-Amant-de-Bonnieure et son école, où son mari et elle furent instits à partir de 1962, deux enseignants à la pédagogie ouverte et donc complètement immergée dans la vie du village.

« Il n’y a pas de doute, cela tient une place énorme dans ma vie. On est resté vingt-cinq ans, un quart de siècle. C’était une petite école à deux classes, où il y a toujours eu des couples d’instituteurs. »

Symbiose

Saint-Amant-de-Bonnieure ? « Un coin absolument charmant », résume Yvette Renaud qui avoue pouvoir « être intarissable » sur ce bourg de Charente, son logis, la Bonnieure, et le moulin du Pont, « où l’on était toujours bien accueilli, avec mes élèves ».

C’est là où sa phrase péremptoire du début – « ce n’est pas les lieux qui m’intéressent, mais les gens » – prend tout son sens. Car son attachement à Saint-Amant-de-Bonnieure embrasse tout le village, et l’ambiance soudée, collective, qui y baignait dans les années 70, la symbiose entre l’école et le village.

« Beaucoup de choses passaient par l’école. On était absolument impliqué. Quand on voulait faire quelque chose avec les enfants, par exemple quand on les a emmenés en classe de printemps, eh bien, le foyer rural participait, même le club du 3e âge ! » Un projet a fini de souder le village : la rénovation de l’ancien logis de maître. Le comité des fêtes a organisé une Fête des métiers « en copiant un peu sur Varaignes », glisse Yvette Renaud.

« Avec l’argent, on a nettoyé ce logis, on a fait des grandes pièces accueillantes. On a beaucoup travaillé tous ensemble. Ça crée énormément de liens. C’est un village où ça se passait bien. Sans rivalités. Nous sommes restés unis, et quand on se retrouve, on s’entend bien. »

Dans les années 2000, Yvette Renaud a sillonné le pays manslois avec Pierre Ramblière pour collecter la matière première des tomes de « Le Pays manslois et sa région en images 1870-1940 ». « J’ai découvert les bords du Son-Sonnette, les bords de la Bonnieure et ceux de la Charente en faisant le Pays manslois, avec mon co-auteur qui adore marcher, lui, et qui connaît bien », raconte Yvette Renaud. « La vallée du Son-Sonnette est magnifique. Je m’y suis intéressée aussi pour les trains puisque le petit Mairat passait là-bas. Et quand j’ai des amis, je les amène à Lichères. Parce qu’il y a là une adorable église romane et le bac, pour traverser la Charente. J’aime beaucoup. »

(1) Sur les chemins de fer de Charente, sur Mathilde Mir, sur Alfred Renoleau, les Rues d’Angoulême et le pays manlois.

En savoir + :

Photos : Les 100 ans du Petit Mairat
Photos : Commune de St Ciers sur Bonnieure

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Voyage dans le temps avec le Petit Mairat