Verteuil : la roue du destin

17 mars 2010 | Non classé

[ Article de la Charente Libre du 17/03/10 ]

Marie-Ange et François Lancestre ont eu un coup de coeur pour le moulin. Ils entament leur deuxième saison avec enthousiasme. Pain, brioche et restauration.

Moulin de Verteuil
François Lancestre entame sa deuxième saison au moulin de Verteuil avec son épouse Marie-Ange. Une passion partagée. Photo Majid Bouzzit

 

Une brioche feuilletée qui titille les papilles. Un parfum de pizza et de pain. Des fouées qui façonnent un repas. Une cheminée de briques qui réchauffe les doigts. Le moulin de Verteuil brasse la Charente depuis quatre siècles. Marie-Ange et François Lancestre, quadras toniques, y entament leur deuxième saison avec une flamme intacte. «La vie, c’est extraordinaire, ça ne vous prévient pas», lâche l’ancienne militaire et déléguée médicale. «On est ici pour accomplir quelque chose», appuie le boulanger pâtissier, convaincu de l’avenir touristique de Verteuil.

Le couple croit en la roue du destin. Celle qui l’a conduit en Charente à l’automne 2008. Celle dont l’axe a cassé en août dernier. Elle a pu repartir grâce à la solidarité de l’association des moulins de Charente, dont François Lancestre a pris la présidence il y a un an. «Une grande famille. Tout le monde est venu m’aider à soulever la roue de 4 tonnes.»

Quelques jours plus tard, les meules écrasaient le blé biologique, fourni par un agriculteur de Charroux. «Je produis ma farine. Une farine très peu raffinée qui ne déclenche pas l’insuline. Je suis autonome à 100%», explique le propriétaire en délaissant le four à bois pour la salle de restaurant.

Pierres apparentes, baies vitrées ouvertes sur la terrasse, vitrine de produits régionaux du club «Saveur 16» et viennoiseries maison: le cadre est séduisant. «Quand on tourne la tête vers la Charente, on voit les canards», s’amuse Marie-Ange Lancestre, qui n’est pas la seule à être tombée sous le charme du site.

Des écoliers

aux yeux pétillants

de gourmandise

La saison dernière, en juin-juillet, le moulin a attiré quelque 4.000 touristes. Pour la visite, le salon de thé, la boulangerie pâtisserie et les repas. Du non-stop, sept jours sur sept. «Quand c’est fait avec passion, ce n’est plus du travail, c’est du bonheur.»

De mars à mai, les écoliers se bousculent pour apprendre à pétrir la pâte à la main. Ils repartent avec un pain tout chaud, les yeux pétillants de gourmandise. «Ils restent longtemps scotchés devant la roue. Une découverte pour eux qui imaginaient une petite maison avec des ailes.» François Lancestre anime aussi quelques ateliers à l’extérieur. Le 27 mai, il interviendra au centre Mozaïk de Ruffec.

Pas le temps de s’ennuyer. L’artisan a profité de l’hiver pour terminer son carrelage. A l’avenir, il aimerait aménager la salle du haut pour accueillir des mariages, des baptêmes… Un projet parmi d’autres. Avec un chiffre d’affaires de 90.000 euros pour la première année, le moulin est dans le vent. Cet été, il embauchera deux saisonniers pour accueillir la clientèle. «Il faut y aller doucement. C’est le bouche à oreille qui fait la durée», glisse François Lancestre aussi enthousiaste que prudent. Les 8 et 9 mai, il participera aux Floralies de Verteuil avec ses amis de «Saveurs 16». «On va créer un pôle gastronomie autour du moulin», dit-il, soucieux d’apporter sa pierre à l’édifice du village. Le patrimoine se porte d’autant mieux qu’il est vivant.

Auteur : Sylviane CARIN

 

Heures d’ouverture :

Moulin de Verteuil : Tel 05.45.29.04.77 ou 06.16.51.34.15

Le moulin de Verteuil est ouvert tous les jours en juillet et août.
Actuellement, il est fermé deux jours par semaine, le lundi et le mardi.

Il ne sert des repas qu’à midi :
plancha des aurochs (7,80 €), pizzas (de 7,80 à 12 €), salades (de 8 à 12 €), repas-fouées (16 €), etc.

Le Moulin perpétue la tradition de la meunerie et de la boulangerie traditionnelles. Les visiteurs découvrent la roue à aubes entraînant la pignonnerie en fonte et les meules broyant le blé pour obtenir les farines.