Hôpital de Ruffec : l’hôpital n’a pas pu réunir le quorum

14 novembre 2009 | Non classé

Article Sud Ouest du 14/11/09 ♦ Auteur : P.G.

POITIERS. Tous ceux qui défendent becs et ongles la chirurgie à Ruffec étaient dans la rue, hier. Mais faute du quorum des membres du Cros, la réunion a été annulée et reportée.

Sitôt connue l'annulation de la réunion, une délégation a été reçue par le président du Cros. Avant des prises de paroles : celles d'élus et, ici, celle de Gaëtan Raynaud. Photo Isabelle Louvier
Sitôt connue l’annulation de la réunion, une délégation a été reçue par le président du Cros. Avant des prises de paroles : celles d’élus et, ici, celle de Gaëtan Raynaud. (Photo Isabelle Louvier)

 

« Deux solutions : soit un bon nombre de membres du Comité régional d’organisation sanitaire (Cros) n’était pas d’accord avec ce qu’on lui demandait de faire et ces gens sont restés chez eux, soit ils siègent dans cette instance et ils s’en foutent royalement. Pour ma part, on s’est tellement moqué de nous dans cette histoire que je pencherais pour la seconde solution. Mais on va encore m’accuser de faire des procès d’intention ! »
Il était aux environs de 10 heures, hier, devant le siège de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass) de Poitou-Charentes, à Poitiers, lorsqu’un ardent défenseur du maintien en l’état du service de chirurgie de l’hôpital de Ruffec a tenu ces propos.
Il venait d’apprendre que la réunion du Cros programmée dans la matinée venait d’être annulée par son président, René-Pierre Tisserand.
Un monsieur fort courtois que ce président, venu expliquer que faute de quorum, le rendez-vous était repoussé au 24 novembre. Date à laquelle, quel que soit le nombre de délégués en séance, la réunion se tiendrait.
On comprend aisément que tous ceux qui battaient le pavé devant la Drass depuis le début de matinée aient été déçus par cette annulation. Il y avait là environ 150 personnes attendues par des policiers ayant jugé utile de mettre leur voiture en travers de la route comme si un kamikaze risquait de faire exploser un véhicule au coeur de cette docte institution. Pourtant, aux premiers rangs de ces dangereux manifestants, quantité d’écharpes tricolores dont celles de la sénatrice Nicole Bonnefoy et du maire de Ruffec, Bernard Charbonneau. Des élus de Civray et du sud Vienne étaient aussi présents, eux qui considèrent que le combat des Ruffécois pour conserver en l’état leur service de chirurgie est également le leur.

La rage du chien

Rappelons, pour ceux qui n’auraient pas suivi les épisodes précédents de cette affaire que l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) s’est mis dans la tête de gommer d’un trait le service de chirurgie hospitalière complète à Ruffec pour y laisser place à un service de chirurgie ambulatoire (en fait les interventions les plus bénignes qui soient)… lequel pourrait même être remis en cause dans l’avenir. Un schéma dont ne veulent pas entendre parler le personnel, les syndicats, les élus, les membres du comité de défense qui estiment que l’ARH pourrait tenir compte du fait que Ruffec dessert un bassin humain de 60 000 personnes, où la population est vieillissante. En cas d’extrême urgence, il faut au bas mot une heure pour transporter un blessé à Poitiers, trois quarts d’heure à Angoulême. Un délai durant lequel il a tout le temps de passer l’arme à gauche…
Au tribunal administratif, l’ARH a été déboutée. Son appel devant le conseil d’État est pendant jusqu’au 24 novembre, mais malgré ce délai très court, la volonté de pousser le bouchon ruffécois apparaissait clairement avec cette organisation hier, d’un Cros devant donner son avis de toute urgence…
Et pendant ce temps, tout a été mis en place à Ruffec pour jeter le discrédit sur l’hôpital. Ne serait-ce que par le biais du départ d’un chirurgien orthopédique ou par la suspension de la nomination d’un second chirurgien. On connaît l’histoire de celui qui veut noyer son chien et ne trouve rien de mieux que l’accuser de la rage.
« C’est de l’acharnement, il est impossible de discuter » a regretté Nicole Bonnefoy. De son côté, Gaëtan Raynaud, le président du comité de défense, s’est fait plus cru : « Ils nous ont tellement emmerdés qu’aujourd’hui, on est dans l’ouillette (1). Cette affaire de quorum, c’est comme le reste : ça montre leur profond mépris des populations. »

(1) Entonnoir en patois local.

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Soutien Hôpital de Ruffec

En savoir plus:

Hôpital de Ruffec : défense du service de chirurgie

Revue de presse :

> L’hôpital de Ruffec n’a pas pu réunir le quorum…
> L’hopital de Ruffec demande audience à Roselyne Bachelot
> Blocs opératoires : Ruffec, seul concerné de la région

Autre lien:

> L’action régionale en matière de santé