La Charente casse les prix : Le car à un euro sur 28 lignes départementales

6 septembre 2012 | Non classé

[ Article Charente Libre du 06/09/12 ]

La Charente casse les prix : Le car à un euro sur 28 lignes départementales

Un euro le trajet. C’est la nouvelle tarification mise en place pour le réseau de transports en commun départemental Le rabais est spectaculaire pour doper la fréquentation.

Le réseau départemental de transports en commun casse les prix pour attirer une nouvelle clientèle. Pour traverser la Charente, c'est désormais 1 euro. Photo : M. Bouzzit
Le réseau départemental de transports en commun casse les prix pour attirer une nouvelle clientèle. Pour traverser la Charente, c'est désormais 1 euro. Photo : M. Bouzzit

Dix-sept voyages pour le prix d’un PV pour stationnement impayé. Soixante trajets pour le prix d’un plein. Les cars du Département cassent les prix et c’est spectaculaire. Désormais, monter dans un car du conseil général de la Charente coûtera 1 euro. Beaucoup moins cher qu’un litre de gazole, que ce soit pour aller de La Rochefoucauld ou de Ruffec à Angoulême. Tarif unique quelle que soit la distance, quelle que soit la ligne, quel que soit le jour. Un euro pour tous et tous dans le car, ce pourrait être le nouveau slogan du service.

Ce nouveau tarif, en vigueur depuis le 1er septembre, concerne les 28 lignes départementales financées par le conseil général et confiées par délégation de service public à Véolia Transport et au groupement Thorin-Vriet. Par rapport au précédent système de tarification, zonale, le rabais oscille entre 50 centimes et 3,50 euros par trajet. Une sacrée ristourne que le Département espère transformer en progression de fréquentation. «Après la précédente révision de la tarification [il y a deux ans, NDLR], la fréquentation a augmenté de 15 à 30% selon les lignes. On espère observer la même chose cette fois», décrit Michel Boutant, président du conseil général.

En deux ans, alors que les prix des carburants ont explosé, ceux des transports en commun en Charente sont descendus en flèche. En juin 2010, aller de Cognac à Angoulême, la ligne la plus fréquentée, coûtait 7,35 euros. Désormais, c’est donc 1 euro.

Baisser les prix pour doper la fréquentation, c’est un parti pris clairement assumé par le conseil général: «Ça va dans le sens d’une politique globale qui accompagne aussi celle qu’Angoulême mène pour désengorger son centre-ville, note Michel Boutant. C’est aussi une façon pour nous d’aider les Charentais à réduire leur budget carburant, de leur éviter de prendre un pruneau en passant devant un radar.»

Trop peu d’usagers travailleurs

Si les usagers du réseau économisent, le Département met la main à la poche. Chaque année, sur un budget transports global de plus de 18 millions d’euros, il verse une subvention d’équilibre de 2 millions d’euros à Véolia Transport. La nouvelle baisse des prix devrait engendrer un surcoût de 150 000 euros par an, «qui sera peut-être compensé en partie par une hausse de la fréquentation», dit Didier Louis, vice-président chargé des transports.

En Charente, collégiens et lycéens sont les principaux utilisateurs des cars du réseau. Ils sont 8 000 à se rendre chaque matin dans leur établissement en empruntant les nouveaux bus jaune-vert siglés «Charente – Le Département»; 175 000 voyages non scolaires sont recensés chaque année. Soit moins de 600 trajets par jour de fonctionnement. «En particulier des jeunes, des étudiants et des personnes qui n’ont aucun moyen de transport personnel. Seulement 5% des usagers prennent le bus à titre professionnel», indique-t-on du côté de Véolia.

C’est notamment pour gonfler ce chiffre, très faible, que le Département a décidé de casser ses prix de façon aussi spectaculaire. «Sur la ligne Angoulême-Cognac, on pourrait attirer du monde», espère Michel Boutant. «Surtout que la loi permet à l’employeur de prendre en charge 50% de l’abonnement d’un salarié qui fait le choix des transports en commun, renchérit son directeur général de services, Bernard Rigaud. Au conseil général, sur les 1 000 personnes travaillant sur le plateau d’Angoulême, 300 ont souscrit un abonnement de bus que nous cofinançons.»

Parallèlement à la nouvelle tarification, le réseau départemental de cars va s’enrichir de nouveaux services: des minibus seront mis en service à Barbezieux et Confolens pour permettre aux usagers du TER de se rendre dans les gares de Chabanais, Roumazières et Angoulême. Six liaisons Barbezieux-Angoulême vont ainsi être mises en service en fonction des horaires du TGV. […] Article Charente Libre

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