La société Ryanair passe à la caisse

25/05/16 | Article Sud Ouest

La société Ryanair passe à la caisse

SOarticle-ryanair-250516
Ryanair en Charente.Photo : I.L.

La compagnie low-cost a versé au syndicat mixte des aéroports de Charente une partie des aides illégalement perçues.

Bonne nouvelle pour le syndicat mixte des aéroports de Charente (Smac) et, par rebond, pour le Département de la Charente, son principal contributeur. La société Ryanair a lâché du lest et accepté de redonner une partie des aides illégalement perçues quand la compagnie low-cost desservait l’aéroport d’Angoulême-Cognac. Ryanair vient de s’engager fermement auprès du Smac à payer un peu plus de 500 000 euros.

« Le compte n’est pas encore bon, puisqu’il s’agit de la moitié de la somme que l’on doit logiquement recevoir. Mais on avance, parce que le président du Smac, Didier Villat, ne lâche rien », confirme Olivier Berlioux, directeur de cabinet du président François Bonneau au Département.

Bruxelles

On se souvient que Ryanair s’était posée sur le tarmac de l’aéroport d’Angoulême-Cognac en 2008 et 2009, en ouvrant une liaison entre Londres et la Charente. En contrepartie de son arrivée, Ryanair devait recevoir, de la part du Département, une aide à la communication de 925 000 € sur trois ans. Mais à l’aube de la troisième année de versement, la compagnie aérienne avait demandé une rallonge de 175 000 € pour maintenir la liaison. Refus et colère du président du Département de l’époque, Michel Boutant, et début d’un long combat judiciaire.

L’un des volets s’est joué à Bruxelles. En juillet 2014, la commission européenne demandait à la compagnie de rembourser aux collectivités près de 9,6 millions d’euros d’aides publiques. La commission considérait que ces aides permettaient à Ryanair de « bénéficier d’un avantage économique non-justifié, faussant la concurrence dans le marché unique ». L’ardoise due à la seule Charente, indemnités incluses, se montait à un peu plus d’un million d’euros.

Depuis cette décision, la compagnie traînait des pieds pour passer à la caisse. Aucune tentative de négociation n’avait abouti et le Département avait récemment émis un titre de recettes pour amener Ryanair à régler l’addition. La méthode a été efficace. Mais en partie seulement puisque Ryanair n’a réglé que la moitié de la facture. Il faut dire que sur un autre volet, la justice a donné raison à Ryanair. En 2012, la cour arbitrale de Londres avait condamné le Smac à verser 430 000 € à Ryanair. La juridiction londonienne considérait que le Smac était responsable de la rupture du contrat. Et cette affaire n’est pas encore arrivée à son terme. (…) Article Sud Ouest

En savoir + :

Dossier : Syndicat Mixte des Aéroports de Charente
www.aeroport-angouleme.fr