06/06/15 : Sculpture de Rachid Khimoune à Laprade

6 juin 2015 | Actualités / Sénat

Samedi 06 juin 2015, inauguration de la sculpture « L’homme libre » de Rachid Khimoune à Laprade.

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Revue de presse

08/06/15 | Article Sud Ouest

« L’Homme libre », curieuse œuvre d’art contemporain en rase campagne

Des poutres de l’ancien petit pont Eiffel, sur la Dronne, ont été reconverties par un sculpteur-star en singulière œuvre d’art.

Sculpture "L'homme libre" de Rachid Khimoune. Photo : Sud Ouest

Dressée au détour d’une petite route de campagne d’où on aperçoit les toits d’Aubeterre, elle risque d’estomaquer plus d’un vacancier dans l’été à venir. Voici « L’Homme libre », une sculpture de poutres d’acier assemblée par le renommé Rachid Khimoune. Samedi midi, elle était inaugurée au village de Laprade, en présence du sculpteur, d’une cinquantaine d’habitants et d’élus locaux.

L’histoire remonte à 2007, avec la démolition du pont Eiffel centenaire enjambant la Dronne sur cette même départementale. Un chantier confié à la Société nouvelle de travaux publics et de génie civil (SNGC), à L’Isle-d’Espagnac, dont le directeur général, Tony Bonifaci, est sollicité par une connaissance de Rachid Khimoune, sculpteur connu notamment pour sa série sur les « Enfants du monde », des bronzes monumentaux exposés dans le monde entier.

La quinzaine de tonnes d’acier intéresse l’artiste. « On allait la revendre à un ferrailleur… Le contact s’est bien passé et tout le pont est parti à Aubervilliers, dans son atelier », raconte Tony Bonifaci.

« Poche d’humanité »

Juste retour des choses, l’idée d’une « statue » érigée sur place fait son chemin, « à force de discuter ». La mairie emboîte le pas et l’association Culture 16 Avenir est fondée pour l’occasion. Présidée par Jacques Varaillon-Laborie, maire de Charmant, elle réunit des fonds à hauteur de 20 000 euros, répartis entre la fondation du Crédit agricole, pour moitié, les collectivités et des dons de particuliers. Le bétonneur Préfa 2000, à Ruelle, a conçu le béton qui sert de socle à l’intrigant « Homme libre. »

Une référence, donc, à la représentation rupestre de l’Amazigh, l’homme libre berbère, bras levés et jambes écartées. Certains y verront « le totem qu’on se passe dans l’émission « Koh-Lanta », comme dit un élu de l’assistance, voire un début de svastika, ou pire, de « croix gammée », signe que nos représentations sont sacrément conditionnées par la télé ou la Seconde Guerre mondiale : « C’est ce que m’a assuré un voisin qui est passé en voiture », glisse Mireille, venue de Dordogne. Elle s’est fait sa propre idée : « Le symbole est fort. »

Modèle d’humilité, Rachid Khimoune, présent samedi avec sa compagne, la productrice et animatrice Ève Ruggieri, a décrit une « poche d’humanité », entre ciel et terre : « Regardez cette nature. On peut méditer sur sa vie. » Et d’espérer, dans un sourire, que « le passant prendra le temps de s’arrêter en se demandant ce qu’est ce truc bizarre. » […] Article Sud Ouest

RACHID KHIMOUNE : Peintre – Sculpteur

Rachid Khimoune est né en France en 1953 à Decazeville (Aveyron) de parents d’origine berbère.
Diplômé de l’Ecole supérieure des Beaux-arts de Paris en 1974, il pratique d’abord la peinture avant de se tourner vers la sculpture.

« Voir ce que l’on ne voit plus, regarder autrement, dans la magie et le rêve » dit il, c’est ce qui fait toute la force de son œuvre. De la plaque d’égout, à la prise de courant, aux bidons, en passant par les objets de récupération, Rachid redonne relief et vie à l’insignifiant.

L’univers de Rachid Khimoune : un monde imaginaire peuplé d’animaux réels ou inventés, composés d’un fatras d’objets qui peuplent notre quotidien, son « Bestiaire » comme il l’appelle, est aujourd’hui reconnu internationalement par la critique.

Il y a de l’humour dans le “Poisson Rasta” dont les tresses sont constituées de chaînes de vélo, avec les « Tortues », dont la carapace est faite d’un casque militaire, Rachid dénonce ses « horreurs de la guerre ».
Dans sa série « Prises de Tête » constituée d’interrupteurs et d’ampoules électriques, l’artiste revisite avec poésie ces objets usuels que nous manipulons tous les jours sans jamais les regarder.

Fidèle à ses racines, Rachid Khimoune va s’inspirer des masques africains et les détourner pour créer ce qu’il appelle ses « Mascarades », mélange de matériaux « Métis ».

Avec ses nombreuses réalisations monumentales, Rachid Khimoune qui expose depuis 1975, est représenté dans plusieurs musées, collections publiques et privées.

En savoir + :

Site de Rachid Khimoune